Le CSV et Martine Hansen avaient un œuf à peler, notamment avec le LSAP. (Photo: Matic Zorman / archives)

Le CSV et Martine Hansen avaient un œuf à peler, notamment avec le LSAP. (Photo: Matic Zorman / archives)

Mardi soir, à peine le Premier ministre Xavier Bettel (DP) avait-il terminé la lecture de sa déclaration de politique générale, la feuille de route de son gouvernement DP-LSAP-Déi Gréng, que Martine Hansen confiait son scepticisme à Paperjam. La cheffe de fraction du CSV voyait là un empilement de mesures, sans liant entre elles, un ensemble volumineux, mais sans qualité. Il ne fallait donc pas s’attendre à un discours consensuel de sa part en réplique ce mardi matin.

De fait, elle a très vite pointé un manque de «vision commune, mais une accumulation de chapitres individuels. Il y a un manque de cohérence.» Avant de préciser qu’elle s’engageait à ce que le CSV mène une opposition constructive et critique.

C’est une déclaration politique ici, pas un congrès de district du CSV.

Étienne Schneider, ministre de l’Économie

Mais la tension va assez vite monter quand Martine Hansen va saluer les résultats de Déi Gréng, mais admettre ne pas pouvoir faire de même à l’égard de la coalition «qui a été battue le 14 octobre». Pour elle, il n’y a pas eu de respect de «la volonté électorale». En témoigne selon elle la position de Marc Hansen (DP), ministre sortant qui n’a pas été réélu, mais qui est maintenu dans le nouvel exécutif.

Et de tirer à boulets rouges sur le LSAP, dont les jeunes ont fait part de leur mécontentement à l’égard de l’acte de coalition. Mais aussi de pointer les mauvais résultats des socialistes, notamment celui de leur chef de file Étienne Schneider.

Assez pour susciter quelques remous et pousser le ministre de l’Économie et de la Santé à lancer que «c’est une déclaration de politique ici, pas un congrès de district du CSV!». Lors d’un récent congrès du LSAP, un élu avait dit qu’il y avait là «une chance historique d’envoyer une seconde fois les curetons dans l’opposition». Des propos moyennement appréciés chez les centristes. La réplique, sèche, est donc venue à la Chambre ce mercredi.

«Le chaos dans l’éducation»

Ceci réglé, et après avoir fait part de son inquiétude quant à l’augmentation du nombre de ministres et les inconnues par rapport au financement des mesures, Martine Hansen a critiqué le fond du programme de Gambia 2. Selon elle, il faudra faire mieux qu’au cours des cinq dernières années dans les domaines du logement, de la mobilité et de l’éducation. Certes, le CSV est en phase avec certaines mesures concernant le logement public, «mais il reste de nombreux points d’interrogation. C’est juste ici un tas de petites visions.» La gratuité des transports? Bien. Mais il faudra aussi miser sur la qualité. Tandis que Martine Hansen a pointé le «chaos dans le secteur de l’éducation».

Le CSV est aussi inquiet de voir le gouvernement faire de la légalisation du cannabis une priorité. «Il n’y a pourtant rien d’urgent», a encore fait valoir Martine Hansen. Qui a conclu en indiquant que si le programme prévoyait de belles journées, «un pacte de beau temps ne suffirait pas au Luxembourg».