L’Innovation Hub Dudelange se situe dans le bâtiment autrefois occupé par ArcelorMittal au Luxembourg, juste devant les immenses aciéries encore désaffectées. (Photo: Maison Moderne)

L’Innovation Hub Dudelange se situe dans le bâtiment autrefois occupé par ArcelorMittal au Luxembourg, juste devant les immenses aciéries encore désaffectées. (Photo: Maison Moderne)

C’est un incubateur pas comme les autres que la Ville de Dudelange a présenté ce vendredi à la presse. Les 500m2 de surface dont il se compose seront en effet mis à disposition non seulement des start-up, mais également des sociétés plus matures.

La seule condition pour espérer obtenir une place dans ce futur «centre d’accueil et d’innovation pour entreprises» est d’être actif dans le domaine de l’écotechnologie, soit l’ensemble des technologies qui contribuent à l’amélioration du respect de l’environnement.

Une autre particularité de l’Innovation Hub sera son lien avec le projet de l’écoquartier Neischmelz, qui sera construit sur les friches industrielles situées juste derrière.

«À travers ce projet pilote, il s’agit pour la Ville de Dudelange d’un premier pas concret vers la construction du site Neischmelz et de son identité écotechnologique», a expliqué le bourgmestre, Dan Biancalana.

20 euros par m2

L’Innovation Hub Dudelange se situe dans le bâtiment qui a accueilli le dernier siège administratif en date d’ArcelorMittal au Luxembourg. Celui-ci fait face à d’immenses halles qui n’ont pas encore été réhabilitées et appartient à l’heure actuelle au Fonds du logement. La Ville de Dudelange en louera donc une partie – l’autre étant déjà occupée par l’entreprise Harsco – et la sous-louera aux entreprises pour un prix compris entre 15 et 20 euros par m2. La durée maximum d’établissement sera de deux ans.

Sur la base d’une convention signée en juillet, le ministère de l’Économie financera ce projet à hauteur de 175.000 euros, soit 80% du budget total.

«Nous gardons la même ambition de devenir une ‘start-up nation’ et notre objectif est d’avoir le plus d’incubateurs possible, qu’ils soient privés ou publics, et dans différents secteurs», a précisé la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener.

L’incubation, un métier qui évolue

Mais ne s’improvise pas expert en incubation qui veut. La Ville de Dudelange a donc fait appel à l’expertise de Luxinnovation et du Technoport pour attirer et coacher les start-up.

«Nous acceptons en moyenne 12% des dossiers que nous analysons, les 88% autres peuvent donc potentiellement correspondre pour l’Innovation Hub», détaille Olivier Zephir conseiller business au Technoport.

Fort de ses 19 ans d’expérience dans l’incubation, le Technoport cherche désormais à mettre à disposition son savoir-faire, que ce soit avec des acteurs privés comme Vodafone, avec qui il est partenaire dans Tomorrow Street, ou publics comme c’est le cas avec cette initiative. «Les métiers d’incubation évoluent et aujourd’hui, nous cherchons le plus possible de synergies pour éviter les doublons et maximiser l’attrait des start-up», ajoute Olivier Zephir.

Un autre incubateur prévu à Esch-sur-Alzette

Des synergies, Luxinnovation a également bien l’intention d’en créer pour faire du sud du pays un pôle pour start-up. Le 1535° à Differdange, le Technoport à Belval, la House of Biohealth à Esch-sur-Alzette et désormais l’Innovation Hub de Dudelange… la dynamique est bien là.

D’autant plus que, selon nos informations, la création d’un autre incubateur dédié à la biotechnologie devrait bientôt être annoncée à Esch-sur-Alzette.

«Il ne faut pas tout concentrer à Luxembourg-ville», argumente Jean-Paul Schuler, le CEO de Luxinnovation. «Les villes du sud ont aussi beaucoup d’avantages et peuvent constituer un vrai pôle d’attraction.»

«Mais nous devons offrir plus que des espaces de bureaux. Il faut aller plus loin et proposer des laboratoires, comme c’est le cas à Differdange avec le Technoport ou dans la House of Biohealth d’Esch. Et j’espère que ce sera aussi le cas à Dudelange dans le futur.»