Il fallait jouer des coudes mardi soir pour visiter les locaux flambant neufs du Tomorrow Street, le dernier né des incubateurs du pays. Situé au 4e étage du bâtiment de Vodafone, au 15 rue Edward Steichen, il paraissait un peu étroit aux 300 personnes présentes, dont le Premier ministre, Xavier Bettel, et le ministre de l’Économie, Étienne Schneider.

Car en temps normal, ce nouvel espace a été prévu pour accueillir 16 start-up, soit environ 100 personnes.

«Ce n’est plus une rue, mais déjà un boulevard», a lancé Xavier Bettel devant le parterre d’invités. «La création de ce nouvel incubateur va renforcer l’image du Luxembourg comme hub international pour les jeunes entreprises.»

Fruit d’un partenariat entre Vodafone Procurement Company Luxembourg et l’incubateur public Technoport, le Tomorrow Street va permettre d’unir les compétences et l’expérience des deux secteurs pour aider des start-up à se développer au Luxembourg.

«La création de partenariat public/privé comme celui d’aujourd’hui rentre parfaitement dans notre stratégie de diversification de l’économie», a pour sa part indiqué Étienne Schneider.

Un incubateur unique en son genre

Si l’activité de Tomorrow Street a déjà débuté, les dossiers déposés par des start-up sont toujours en cours d’analyse, a confié le CEO de la nouvelle entité, Warrick Cramer. «Nous en avons déjà choisi quelques-unes, mais nous donnerons leur nom dans les jours à venir», a-t-il précisé.

Les critères de sélection définis par Vodafone et Technoport prévoient toutefois que 80% des entreprises retenues doivent développer une activité en lien avec l’Internet des objets (en anglais Internet of Things – IoT), l’intelligence artificielle ou la sécurité. Pour les 20% restants, les domaines pourront être plus variés.

Selon le CEO du Technoport, Diego De Biasio, trois jeunes pousses actuellement hébergées dans ses murs seraient en passe d’être intégrées dans la nouvelle structure.

Car Tomorrow Street est en réalité moins un incubateur qu’un accélérateur destiné aux start-up qui ont déjà engrangé des bénéfices, mais seulement à l'intérieur de leur pays. Appelées aussi «late-stage», celles-ci viendront principalement de l’étranger et seront accompagnées pour internationaliser leurs activités. En revanche, la durée du programme d’aide ne pourra pas dépasser trois ans.

«Notre modèle consiste à permettre aux start-up matures de se vendre dans le vaste réseau mondial de Vodafone, composé de 26 sociétés d’exploitation, de plus de 50 partenaires, de 14.000 fournisseurs et d’une clientèle de plus de 500 millions de personnes», a ajouté Warrick Cramer.

Contrairement à de nombreux incubateurs, les start-up sélectionnées ne devront pas payer de forfait pour accéder aux services du Tomorrow Street. Un pourcentage sur les ventes supplémentaires effectuées suite à leur coaching leur sera par contre demandé. Et celui-ci variera au cas par cas.