Pour Henri Kox et Stéphanie Empain, l’État doit soutenir les communes dans une future obligation de construire du logement abordable. (Photo: DR)

Pour Henri Kox et Stéphanie Empain, l’État doit soutenir les communes dans une future obligation de construire du logement abordable. (Photo: DR)

À la croisée de l’augmentation de la population (près de 14.000 nouveaux habitants chaque année) et des modes de vie qui évoluent, le ressort du logement sera déterminant lors de la prochaine mandature. 

Celle qui s’achève a déjà permis des réalisations et la mise en place de mesures que le parti Déi Gréng «signe des deux mains» pour sa première participation gouvernementale, d’après les déclarations jeudi matin du député et tête de liste (avec Carole Dieschbourg) à l’Est Henri Kox, aux côtés de Stéphanie Empain. La jeune femme entrepreneure tire la liste dans le Nord avec Claude Turmes.

Changement de paradigme

Les deux candidats Déi Gréng ont exposé à la presse des idées pour «permettre à chacun de disposer d’un toit», dans la perspective des élections législatives du 14 octobre. 

En cas de reconduction au pouvoir, le droit au logement sera inscrit dans la Constitution pour lui donner «un poids plus important lors de la mise en balance des différents intérêts», indique le programme électoral. 

Encore faut-il se mettre d’accord sur les notions utilisées dans le cadre d’une politique d’accès au logement, à commencer par le logement abordable:

Au-delà de la brique et du mortier, Déi Gréng veut changer d’approche. Une nouvelle philosophie en quelque sorte et, plus largement, une planification territoriale qui prend en compte habitation, activité économique et mobilité autour de la vie des habitants:

10 à 15% de logement social

«Nous sommes d’avis que l’État et les communes ont pour mission de créer des logements abordables. Cela devrait être possible, en construisant essentiellement des logements publics destinés à la location», ajoute Déi Gréng dans son programme. Objectif: juguler la spéculation foncière.

«Le prix du logement n’est pas tellement un problème en soi, contrairement au foncier», indique Henri Kox à Paperjam, en plaidant pour que le cadre législatif soit optimisé et les communes encouragées à produire du logement social. 

«L’État doit bien entendu les aider. Mais certaines communes ne veulent pas de logement social.» D’où l’idée de mettre en place des taux obligatoires à définir en fonction des spécificités locales, afin d’atteindre 10 à 15% sur l’ensemble du territoire.

Autre point soulevé par Déi Gréng, l’inadéquation du pacte logement (mis en place en 2008) entre son but souhaité et l’utilisation effective des fonds. En ayant inscrit dans la loi l’éligibilité d’infrastructures, les communes ont pu recevoir des fonds par le pacte à cet effet. Seuls 2%, des montants débloqués l’ont été pour du logement. Un échec à revoir.

La carotte et le bâton pour le privé 

Sans fixer de sanctions ou de taux précis à ce stade, Déi Gréng veut revoir la manière dont la propriété est taxée, pour que les terrains constructibles soient véritablement utilisés. La fiscalité des plus-values immobilières serait revue de manière «plus équitable» et le régime du quart taux global maintenu dans les cas de mobilisation d’un terrain constructible non bâti.

L’impôt foncier sera aussi réformé si Déi Gréng endosse un ministère qui correspond à sa vision, indique Stéphanie Empain:

Point commun avec le ressort de la mobilité géré par Déi Gréng durant le gouvernement qui termine son mandat, le logement nécessite d’importants efforts sur l’offre. 

Enjeu de politique et de vie en société, le logement est clé pour un pays qui devra continuer à attirer des talents de l’étranger… sans pour autant qu’ils deviennent frontaliers par défaut, en raison du prix élevé du mètre carré.