Parmi les 246 pages de l’accord de coalition signé lundi soir entre représentants du DP, du LSAP et de Déi Gréng, 16 sont consacrées aux mesures envisagées pour l’économie. (Photo: Matic Zorman)

Parmi les 246 pages de l’accord de coalition signé lundi soir entre représentants du DP, du LSAP et de Déi Gréng, 16 sont consacrées aux mesures envisagées pour l’économie. (Photo: Matic Zorman)

Parmi les 246 pages de l’accord de coalition signé lundi soir entre les chefs de délégation du DP, du LSAP et Déi Gréng, 16 sont consacrées à l’économie. Avec comme leitmotiv la volonté de combiner «richesse et bien-être, tout en évitant de détériorer les conditions de vie des citoyens». Que ce soit en termes de «mobilité, de nuisances hypothéquant l’environnement naturel ou encore d’accès au logement», autant d’éléments présentés comme «une véritable perte de bien-être».

Dans ces grandes lignes, le texte place la priorité sur «une stratégie maximisant les gains de productivité» qui découleront non seulement de «la transition d’une économie linéaire actuelle vers une économie circulaire», mais aussi de la mise en place de politiques publiques destinées à favoriser «la croissance de la valeur ajoutée».

Autrement dit, améliorer la productivité et la rentabilité «grâce au couple digitalisation-efficience énergétique», modèle défendu par la stratégie de la troisième révolution industrielle adoptée en novembre 2016.

Promouvoir le Luxembourg comme «site économique»

Réaffirmant leur volonté de faire du Luxembourg «un pays précurseur dans le domaine de l’innovation digitale», les trois partis souhaitent mettre l’accent sur «la transition numérique de l’économie». D’où l’importance placée dans le projet du calculateur à haute performance, dans «des instruments de financement pour soutenir des projets entrepreneuriaux innovateurs» ou dans «l’utilisation des technologies digitales pour renforcer et faciliter l’efficacité énergétique et l’économie circulaire».

Concrètement, outre «le maintien de prix d’énergie compétitifs au plan européen», «le déploiement concerté des réseaux mobiles de cinquième génération» ou l’adoption d’«une feuille de route pour attirer des talents», la coalition entend promouvoir le Luxembourg «en tant que site économique».

Que ce soit via la création de nouvelles zones d’activités dont «l’agencement permette une utilisation optimale des surfaces disponibles» ou l’élargissement du réseau des Luxembourg Trade and Investment Offices (LTIO) «sur les marchés à fort potentiel de développement comme l’Afrique et l’Amérique du Sud».

Développer «l’esprit d’entreprise et l’entrepreneuriat»

En matière industrielle, le texte promeut «les efforts de recherche et de développement et les investissements, notamment en faveur de l’efficience énergétique» et «une approche coordonnée (...) sans entraver les conditions-cadres environnementales» pour l’implantation de nouvelles entités.

Le secteur spatial continuera à être soutenu, tout comme celui de la logistique ou du secteur maritime, qui verra sa législation «modernisée» et ses procédures «simplifiées». Pour les start-up, «moteur essentiel du développement», le document-cadre pour les cinq prochaines années prévoit de mettre «une attention particulière» sur les fintech et annonce qu’«une stratégie de communication et de marketing en ligne avec les éléments définis par le ‘nation branding’ et conçue en collaboration avec Luxinnovation sera établie».

Désireuse de développer «l’esprit d’entreprise et l’entrepreneuriat», la coalition indique vouloir que les chômeurs de l’Adem qui souhaitent créer leur entreprise soient accompagnés «systématiquement», que la législation sur le droit d’établissement et son application «devront être revues» et que «la transmission d’entreprise sera encadrée par une sensibilisation accrue des chefs d’entreprise proches de la retraite». Les indépendants ne sont pas oubliés puisque le texte annonce que le congé de paternité de dix jours ou le régime de chômage en vigueur pour les salariés leur sera appliqué.

L’artisanat, «épine dorsale de l’économie»

En ce qui concerne les PME, le texte note que «les aides financières étatiques seront exonérées fiscalement», qu’un «outil de garantie pour les mutualités de cautionnement sera mis en place en ligne avec le nouveau régime d’aide» et que «des moyens de garantir le financement des projets visant à protéger le climat seront mis à disposition».

Autre aspect évoqué, le commerce. Avec l’engagement d’une réforme sur les horaires d’ouverture «afin d’accorder plus de flexibilité aux commerces», tout en prenant en compte «les conditions de travail des salariés». Idem en ce qui concerne le soutien affiché au tissu commercial «au sein des centres-villes» ou le développement du commerce de détail.

Enfin, l’accord de coalition énonce que l’artisanat, «épine dorsale de l’économie», sera revalorisé via un travail sur «son image de marque», mais aussi par une modernisation du droit d’établissement ou «la mise en place de démarches pour simplifier l’accès à certaines professions», notamment celles spécifiques aux entreprises créatives «afin de ne pas dissuader l’éclosion d’un secteur créatif aux dépens d’une réglementation stricte».