L'accord de gouvernement prévoit une «collaboration plus ciblée» pour améliorer la liaison ferroviaire Bruxelles-Luxembourg. Les deux ministres compétents, François Bausch (L) et François Bellot (B) devraient se revoir prochainement. (Photo: Nader Ghavami / archives)

L'accord de gouvernement prévoit une «collaboration plus ciblée» pour améliorer la liaison ferroviaire Bruxelles-Luxembourg. Les deux ministres compétents, François Bausch (L) et François Bellot (B) devraient se revoir prochainement. (Photo: Nader Ghavami / archives)

Les 246 pages de l’accord de coalition de Gambia 2 listent les priorités du gouvernement pour la période 2018-2023.

Et même si les frontaliers n’auront pas encore leur député, secrétaire d’État ou ministre attitré, plusieurs points les concernent, directement ou pas. Actuellement 200.000  dont une majorité de Français –, leur nombre ne va cesser d’augmenter, et leur importance va devenir de plus en plus grande pour l’activité économique du pays.

À ce titre, plusieurs grands patrons du pays ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Et demandé que des mesures soient prises en faveur des frontaliers, notamment dans le domaine de la mobilité. L’accord entre le DP, Déi Gréng et le LSAP n’a pas perdu cela de vue.

Plus de télétravail

Et notamment afin d’apporter une réponse aux problèmes de mobilité, le Luxembourg semble désireux d’accentuer le télétravail. Des négociations sont en cours avec la Belgique afin de réviser la convention de 2015, qui prévoyait une tolérance fiscale à hauteur de 24 jours de travail hors du territoire luxembourgeois.

L’ambition est d’atteindre le seuil des 69 jours. Le Luxembourg aimerait ouvrir le débat avec la France (29 jours de tolérance actuellement) et l’Allemagne (15 jours). Pour certains, il faut cependant aller plus loin et proposer des zones partagées de travail aux frontières, le long de certaines autoroutes. Le gouvernement souhaite aussi aller en ce sens. «Il est évident que si rien n’évolue, de nombreux frontaliers préféreront à terme gagner un peu moins bien leur vie, mais éviter tous les désagréments de mobilité», a notamment pointé la Fondation Idea il y a peu.

La création d’un Observatoire de la mobilité, chargé de recueillir et d’analyser des données de manière précise, et le développement des P+R figurent aussi dans l’accord. Le covoiturage va être encouragé via la plate-forme Copilote. Et il y a de quoi faire, puisque, selon les derniers chiffres recueillis, 250.000 sièges vides de voiture entrent chaque jour dans Luxembourg-ville, où environ 400.000 personnes travaillent!

Train et centrales nucléaires

Le train? «Le protocole d’accord signé avec la France, le 20 mars 2018, prévoit des mesures en faveur de la mobilité, dont l’augmentation de la cadence ferroviaire jusqu’à 10 trains par heure aux heures de pointe au cours de la décennie à venir», indique l’acte de coalition. Concernant les liaisons avec l’Allemagne, la connexion «ferroviaire» entre Luxembourg et Sarrebruck sera maintenue. L’ouverture de la «Weststrecke», à Trèves, au trafic voyageur permettra une meilleure connexion pour les frontaliers allemands.

Avec la Belgique, une «collaboration plus ciblée» doit améliorer la liaison Bruxelles-Luxembourg, sur laquelle les incidents et les retards sont à nouveau extrêmement nombreux ces dernières semaines. Et les informations données aux voyageurs, toujours très lacunaires.

On retiendra évidemment aussi que le barème unique d’impôt concerne toutes les personnes imposées au Luxembourg, donc, de facto, la plupart des frontaliers. Cela sonnera le glas de l’imposition par classe, qui introduit des évolutions au rythme de celles qui touchent la vie familiale.

Le gouvernement a enfin déclaré, dans son accord, soutenir la fermeture des centrales nucléaires proches, notamment Cattenom (France) et Tihange (Belgique). Le Luxembourg continuera par ailleurs à prendre sa part dans le développement de la Grande Région et plaidera en faveur d’un schéma de développement territorial à cette échelle. La collaboration entre les services douaniers sera maintenue, et celle entre les polices, renforcée. 

Les frontaliers belges et français se féliciteront aussi du souhait luxembourgeois de passer, avec leur pays, une convention quant au transport frontalier en ambulance des malades, comme cela a été fait avec l’Allemagne.