La tendance est donc au retail 360°, ou commerce phygital, où les commerces doivent à la fois être présents sur le web et dans les rues pour toucher le maximum de personnes. (Photo: Shutterstock)

La tendance est donc au retail 360°, ou commerce phygital, où les commerces doivent à la fois être présents sur le web et dans les rues pour toucher le maximum de personnes. (Photo: Shutterstock)

Suite de notre série consacrée aux enjeux de la chasse aux talents et au manque de profils sur le marché de l’emploi. Zoom, ce mercredi, sur le secteur du commerce, qui doit notamment faire face à l’essor de la vente en ligne.

«Le commerce n’est pas le secteur le plus impacté par les pénuries d’emploi au Luxembourg, mais il est certain que chaque poste inoccupé est un problème et peut mettre en danger un commerçant.»

Le constat dressé par Claude Bizjak, directeur adjoint de la CLC (Confédération luxembourgeoise de commerce), est limpide.

Or, le profil qui concerne la vente en habillement et accessoires de la personne est dans le top 10 des postes vacants déclarés par les employeurs à l’Adem. Et le commerce reste très important en termes d’emploi au Grand-Duché, car selon le Statec, il représente 12% de l’emploi salarié intérieur, soit autant que le secteur financier.

«Mais Le commerce aujourd’hui se transforme et il faut que les magasins proposent des services qui soient meilleurs», note Claude Bizjak.

Les langues étrangères, un atout

Face aux clients «superinformés», «le vendeur n’a plus le simple rôle de dire ‘bonjour’ ou ‘au revoir’, il doit fournir des renseignements très poussés sur ses produits, particulièrement dans les magasins d’électronique», poursuit Claude Bizjak.

«Le client veut aujourd’hui être conseillé dans sa langue, et au Luxembourg, c’est un point très important, donc le recrutement de personnel qualifié est devenu compliqué. La formation joue un rôle important.»

La problématique de la mobilité

Comme l’ont montré sur les salaires des frontaliers, les Français restent surreprésentés dans des activités comme le secteur de l’horeca ou celui du commerce.

«Bien sûr, les frontaliers sont recherchés par les employeurs, car ils sont nombreux et il y a un plus grand potentiel d’emploi au Luxembourg dans nos secteurs qu’en France, par exemple», appuie Claude Bizjak.

Sauf que dans le domaine du commerce, comme dans beaucoup d’autres, «les problèmes de trafic et de transports commencent à décourager les frontaliers de postuler. Les métiers du commerce comportent déjà plusieurs pénibilités, comme le travail le week-end, le soir, les longues journées, et il devient plus difficile de recruter et de trouver des personnes motivées.»

Une journée de recrutement pour le Royal-Hamilius

Pour trouver les profils nécessaires, la CLC travaille notamment avec l’Adem. «Nous avons par exemple organisé, en lien direct avec la Fédération de la mode, une journée de recrutement avec un comité qui réalisait une pré-évaluation de personnes disponibles et très qualifiées. Nous allons renouveler ce type d’opérations très ciblées.»

Des journées de speed dating de l’emploi sur lesquelles l’Adem mise, puisqu’une journée de recrutement est organisée pour le Royal-Hamilius le 18 septembre prochain.

Plus d’une centaine d’emplois seront accessibles. La journée se fera à l’Alvisse Parc Hotel. En mai dernier, pour l’ouverture de la Cloche d’Or, pour 150 postes proposés.

Le retail 360°

Et l’essor de la vente en ligne n’a pas que des conséquences sur les modes de consommation des clients, «mais également sur les métiers du commerce», précise Claude Bizjak.

«Aujourd’hui, quand on parle du secteur, on ne pense plus seulement au métier de vendeur, mais il y a également tous les postes de logisticien pour suivre l’évolution des commerces sur le web.»

La tendance est en effet au retail 360°, ou commerce phygital, où les commerces doivent à la fois être présents sur le web et dans les rues pour toucher le maximum de personnes.

Retrouvez jeudi 5 septembre la suite de cette série autour de cette question: la santé en panne de profils?