Le Grand-Duc a prononcé son discours de la Fête nationale devant le Kanounenhiwwel. (Photo: SIP/Sophie Margue)

Le Grand-Duc a prononcé son discours de la Fête nationale devant le Kanounenhiwwel. (Photo: SIP/Sophie Margue)

Sobre dans sa forme, la Fête nationale a été l’occasion de marquer les esprits avec des messages forts lors de la cérémonie officielle devant le monument national de la Solidarité luxembourgeoise.

Malgré une amélioration des chiffres sur le front sanitaire, la Fête nationale a été sobrement célébrée par le et le gouvernement. Lors d’un discours devant le Kanounenhiwwel, le monument national de la Solidarité luxembourgeoise, le Grand-Duc a respecté une minute de silence en mémoire des 818 victimes du Covid-19 au Luxembourg. «Les contraintes impitoyables de la pandémie ne nous ont souvent même pas permis de dire au revoir à nos proches. Cela nous attriste profondément et nos pensées vous accompagnent dans cette période douloureuse», a souligné le Grand-Duc, s’adressant aux familles.

Une cérémonie aura désormais lieu pour les victimes et pour honorer ceux qui se sont engagés de manière exceptionnelle dans la gestion de cette crise sanitaire. 

(DP), président de la Chambre des députés, a également placé le curseur de son discours sur l’aspect humain de la crise sanitaire, en soulignant que «les statistiques effrayantes liées à la pandémie et à ses victimes ont fait partie intégrante de notre quotidien. Derrière ces chiffres se cachent des destins, des tragédies humaines. C’est pourquoi j’ai une pensée particulière pour toutes ces personnes aujourd’hui.»

Un pays tourné vers l’avenir

Lors de son discours, le Grand-Duc a aussi mis l’accent sur la résilience du pays et la patience des concitoyens. 

«Le virus nous a appris à prendre du recul par rapport à nos habitudes et à prendre conscience des vraies priorités dans la vie. Saisissons cette chance pour mettre en perspective ce qui compte vraiment: l’humanité, la solidarité, la tolérance, le respect. Voilà les valeurs sur lesquelles nous devons nous appuyer afin de pouvoir vivre en paix dans notre pays, en Europe et dans le monde», a souligné le Grand-Duc. 

Optimiste mais prudent, a affirmé pour sa part que «la fin de la pandémie n’est pas pour demain», même si l’on commence à entrevoir «une lumière au bout du long tunnel». «Nous avançons pas à pas vers une nouvelle normalité», a-t-il lancé. «Il s’agit de petits pas prudents, d’une vie avec le virus, ponctuée par les masques, les tests, les vaccins et le CovidCheck, une vie qui engage la responsabilité de tout un chacun», a encore prévenu le président de la Chambre des députés.

La crise sanitaire au Luxembourg a montré toute l’importance de la libre circulation des Européens. «Schengen is alive», s’est exclamé Fernand Etgen. De son côté, le Premier ministre,  (DP), a insisté sur la nécessité d’une Europe forte. «La pandémie nous en a une fois de plus fourni la preuve. Nous sommes tributaires, plus que tout autre pays, de frontières ouvertes et d’un marché intérieur fort. Ces derniers mois, nous avons cependant également redécouvert l’importance d’une production et d’une consommation locales. Nous avons donc besoin d’un Luxembourg fort au sein d’une Union européenne forte», a affirmé le Premier ministre. 

Ne pas oublier le climat

Avant la crise sanitaire, l’urgence climatique était le plus grand des défis. Le «changement climatique continuera à nous préoccuper au-delà de la crise Corona. Nous devons à nos jeunes et aux générations futures de tout mettre en œuvre pour leur léguer une planète propre et un avenir digne de ce nom. Le Luxembourg a présenté un plan d’action pour le climat ambitieux, dont la mise en pratique doit suivre sans plus tarder», a indiqué Xavier Bettel.

«J’aimerais que nous prêtions à l’avenir une attention encore beaucoup plus grande au développement durable et à la lutte contre le changement climatique. Nous devons considérer la crise comme un signal d’alarme pour repenser notre mode de vie et mieux prendre soin de notre planète. Et nous devons comprendre que nous faisons partie intégrante de cette planète tout à fait unique dont nous mettons à mal l’équilibre», a demandé Fernand Etgen. 

Le Prince Charles à Esch-sur-Alzette

Traditionnellement, le couple grand-ducal héritier passe la Fête nationale dans la deuxième ville du pays. Si, cette année, il n’y a pas eu de grande fête populaire, Guillaume et Stéphanie, ainsi que le Prince Charles, ont tout de même assisté à une cérémonie devant le Monument aux morts. Ils se sont ensuite rendus à proximité de l’ancien bâtiment de l’hôpital Émile Mayrisch pour inaugurer une nouvelle aire de jeu (baptisée «Prince Charles») particulièrement pensée pour être accessible aux personnes à mobilité réduite.