La Belgique dispose encore d’un stock de 3,5 millions de masques Avrox. Certains scientifiques recommandent de ne pas s’en servir. (Photo: Dour Centre-Ville asbl/Facebook)

La Belgique dispose encore d’un stock de 3,5 millions de masques Avrox. Certains scientifiques recommandent de ne pas s’en servir. (Photo: Dour Centre-Ville asbl/Facebook)

Les masques fournis à la Belgique par la société Avrox, établie au Luxembourg, avaient déjà été au centre d’une importante polémique au moment de la conclusion du marché. Maintenant, il apparaît que ces masques pourraient contenir des particules toxiques.

En juin 2020, le gouvernement fédéral belge a mis des masques à disposition de ses résidents nationaux, lesquels pouvaient se rendre dans une pharmacie pour les retirer. Et alors qu’un stock de 3,5 millions de masques est en attente de distribution, la RTBF a mis la main sur un rapport confidentiel de l’institut de santé publique Sciensano.

Des nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane

Ces masques contiendraient des nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane, qui peuvent avoir un effet néfaste sur les voies respiratoires. «Le risque est de développer une inflammation pulmonaire, surtout si ces masques sont portés par des personnes qui souffrent d’une pathologie respiratoire, comme c’est le cas en période de pandémie», a indiqué Dominique Lison, toxicologue à l’UCLouvain, à nos collègues de la RTBF.

Sciensano a réagi par voie de communiqué, indiquant que «les résultats actuels ne permettent pas d’estimer si ces nanoparticules sont effectivement libérées par les masques et dans quelle mesure les utilisateurs y sont exposés. Ce sont les premiers résultats de la première phase de l’étude et il est important d’interpréter cela avec prudence.» Le professeur Lison n’a guère été convaincu, répétant qu’il «aurait fallu se demander s’il était nécessaire, utile, opportun et inoffensif d’utiliser des masques avec des nanoparticules».

Voilà en tout cas qui fait à nouveau parler de la société luxembourgeoise Avrox. Le choix de commander auprès d’Avrox avait été fortement critiqué en Belgique, cette entreprise étant inconnue ou presque dans le secteur des équipements de sécurité, mais auparavant spécialisée dans la location de voitures. Le fait qu’elle ne dispose que d’un simple siège social au Luxembourg avait aussi suscité des interrogations, tout comme son activité, assez faible: 9.000 euros de perte en 2017 pour 62.000 euros d’actifs.