Stacy A. Cummings a pris ses quartiers à Capellen depuis le mois de septembre. (Photo: Mike Zenari)

Stacy A. Cummings a pris ses quartiers à Capellen depuis le mois de septembre. (Photo: Mike Zenari)

Depuis le mois de septembre, Stacy A. Cummings dirige l’Agence Otan de soutien et d’acquisition (NSPA), basée à Capellen. Rencontre avec l’ex-fonctionnaire américaine à la Défense alors que l’organisation internationale se prépare à faire face à de nouvelles menaces telles que les cyberattaques et le changement climatique.

Vous avez quitté le ministère américain de la Défense pour rejoindre la NSPA. Comment votre carrière vous a-t-elle préparée à ce poste?

Stacy A. Cummings. – «Dans mon dernier poste, j’exerçais les fonctions de sous-secrétaire à la Défense pour l’acquisition et le maintien en puissance. Cette mission englobe l’acquisition, la logistique et les activités environnementales, ce qui correspond parfaitement à la mission de la NSPA.

Pour remplir sa mission, la NSPA doit subir une réfection à hauteur de 200 millions d’euros, cofinancée par le Luxembourg. Pourquoi cette dépense est-elle nécessaire?

«Nous sommes présents au Luxembourg depuis plus de 50 ans. Les bâtiments sont les mêmes que ceux dans lesquels nous avons emménagé. D’autre part, nous avons beaucoup changé: l’environnement et la façon dont nous travaillons, mais aussi notre taille. Nos effectifs ont été multipliés par cinq au cours de la dernière décennie. Nous devions vraiment être en mesure de fonctionner correctement et de nous adapter. C’est pourquoi il était si important de mettre en place cette mise à niveau de notre infrastructure en plusieurs phases et sur plusieurs années.

Outre cette remise à neuf, vous travaillez également avec le Luxembourg à la construction d’un cyberparcours, un environnement de formation virtuel pour la cybersécurité. Vous nous avez parlé de l’évolution de l’agence depuis 50 ans, comment les menaces auxquelles elle est confrontée ont-elles également évolué?

«L’année dernière, l’Otan a officiellement reconnu les menaces en termes de cybersécurité. Mais il ne s’agit pas seulement d’une question qui concerne l’Otan. La cybersécurité est essentielle pour les particuliers, les entreprises, les gouvernements et les organisations internationales. Les cybermenaces nous touchent tous les jours, et l’Otan, comme la NSPA, envisage ce domaine sous un angle nouveau, avec la nécessité de défendre et de protéger nos données.

Le changement climatique est une autre menace potentielle. Quel est son impact sur vos opérations?

«Nous abordons le changement climatique sous deux angles. Comment le changement climatique affecte-t-il les environnements opérationnels dans lesquels nous opérons? Et comment nos opérations influencent-elles les environnements dans lesquels nous opérons? L’Otan a officiellement reconnu que le climat est une question à laquelle l’organisation doit participer activement sous ces deux angles.

L’une des possibilités consiste à examiner comment nous pouvons aider les nations à se débarrasser de certains armements dont elles n’ont plus besoin. Nous devons être en mesure de le faire d’une manière qui soit respectueuse de l’environnement. Je vois également des opportunités dans l’innovation et l’acquisition.

Nous devons réfléchir à la manière dont l’environnement évoluera au cours des 10, 20 ou 30 prochaines années, et à la façon dont nous pouvons nous assurer que nous prenons en compte l’impact environnemental lors de l’acquisition de nouveaux systèmes destinés à être utilisés avec des nations alliées ou avec l’Otan.

En parlant d’innovation, l’armée luxembourgeoise est assez petite. Où voyez-vous des possibilités, pour le Grand-Duché, d’accroître son soutien à l’Otan?

«Le Luxembourg contribue déjà à de nombreux aspects. Le cyber-espace est une formidable opportunité et nous sommes très heureux de travailler avec le Luxembourg sur la cyberdéfense ainsi que sur des centres de données modernes, avancés et sécurisés. La communication par satellite est un autre domaine dans lequel le Luxembourg apporte beaucoup.

Mais le Luxembourg est loin d’atteindre l’engagement de dépenses de défense correspondant à 2% du PIB pris par les membres de l’Otan en 2014. Est-il réaliste, pour le pays, de respecter un jour cet engagement?

«Je ne peux certainement pas parler au nom d’un pays membre, et encore moins d’un pays hôte. Je dirais que nous sommes heureux d’être ici. Nous sommes heureux que le Luxembourg reste un partenaire indéfectible en tant que pays hôte et membre de l’Otan, et je suis impatient de voir dans quels domaines différents nous pouvons participer avec le Grand-Duché, dans le cadre d’un partenariat plus large.»

Cette interview a été écrite pour traduite et éditée pour Paperjam.