Le Luxembourg et les États-Unis ont signé, ce vendredi à la mi-journée, à l’Hôtel de Bourgogne, un Memorandum of Understanding qui couvre à peu près tous les domaines d’activité du secteur spatial. Au nom d’une longue collaboration fructueuse.

«Nous allons vous aider à profiter de ce marché à 1.000 milliards de dollars pour maintenir le PIB par habitant du Luxembourg au top niveau mondial!»

Le secrétaire d’État américain au Commerce, Wilbur Ross, est d’humeur enjouée , alors que .

Après avoir présenté ses condoléances au Luxembourg et aux Luxembourgeois , «un véritable héros» dit-il, le ministre et ami de Donald Trump rappelle que «le Luxembourg s’est distingué en voyant très tôt la valeur des développements du secteur de l’espace. Comme il y a plus de 30 ans, vous aviez vu l’intérêt de créer ce qui est devenu le premier opérateur de satellites mondial bien avant tout le monde.»

Des domaines de collaborations multiples

«Ce MoU est la fondation d’un cadre global, très détaillé, de nos domaines de collaboration». Sous les yeux de l’ambassadeur des États-Unis, , qui a été très actif pour faire avancer le dossier, ce républicain de la dernière heure (depuis 2016) cite le transport, le tourisme, l’observation de la Terre, la recherche et le développement, la sécurité, l’exploration, la réglementation, les infrastructures et la communication.

«Il ne reste pas grand-chose», s’amuse-t-il. «Le GPS et les images de la Terre, entre autres, vont être des sources de croissance au même titre que l’‘asteroid mining’, l’industrie dans l’espace ou le tourisme spatial. Nous saluons aussi le fait que le Luxembourg ait fait, dans son initiative, une haute priorité de l’éducation.»

Identifier, collaborer, croître

Ce Memorandum, fruit d’«une relation extraordinaire», servira à établir un dialogue plus formel, un partage d’expertise et d’informations, et favorisera la croissance des industries spatiales des deux pays. Il sera plus facile d’identifier des projets d’intérêts communs, y compris pour les institutions de recherche. Mais aussi de «créer des partenariats sur d’importants problèmes spatiaux tels que la réforme de la réglementation et les débris spatiaux», ajoute M. Ross.

«Je suis bien placé pour le savoir pour avoir longtemps travaillé dans le private equity», explique le secrétaire d’État américain. «On a souvent utilisé le Luxembourg pour nos développements!»

Je crois que vous et moi partageons l’envie d’une vision à long terme pour assurer la prospérité de nos pays!

Étienne Schneiderministre de l’Économie

De son côté, se félicite de cet accord pour plusieurs raisons.

D’abord, après sept autres pays, il trouve dans les États-Unis un allié de poids pour sa lecture des traités de l’espace qui consiste à permettre à des acteurs privés de ramener et de commercialiser des matériaux de l’espace sur Terre.

Puis, il soude un peu plus les relations entre les deux pays. Le ministre de l’Économie rappelle d’ailleurs qu’une centaine de sociétés américaines sont implantées au Luxembourg, de Goodyear à Amazon en passant par JP Morgan, Franklin Templeton, Cisco, Paypal ou les nombreux fonds d’investissement.

Enfin, le ministre évoque la difficulté, depuis deux ans, à convaincre les gens au Luxembourg de l’intérêt d’être aux avant-postes de ce secteur.

Une  « union des forces »

«Je crois que vous et moi partageons l’envie d’une vision à long terme pour assurer la prospérité de nos pays!», dit le ministre en se tournant vers son hôte. «D’un côté, beaucoup de développements et beaucoup de R&D sont attendus qui justifient que nous unissions nos forces. Il y aura des échecs, mais nous ferons le maximum pour les éviter.»

«Le Luxembourg a choisi l’exploitation des ressources de l’espace plutôt que d’avoir des vues générales sur ce vaste secteur. Le lancement en est une part importante sur laquelle le Luxembourg n’a pas décidé de se focaliser. Et c’est chez nous que devrait être lancée la prochaine constellation de la SES en 2020-2021», avance M. Ross. En 2021, la SES aura en effet, avec O3b mPower, la constellation la plus puissante au monde.

Avant de partir déjeuner à La Distillerie, au château de Bourglinster – les châteaux sont un élément indispensable du storytelling luxembourgeois quand on fait des affaires avec les Américains –, le secrétaire d’État au Commerce s’est arrêté quelques minutes au fond de la salle.

Le temps de saluer son compatriote Pete Worden, ex-directeur du centre de recherche de la Nasa, le Nasa Ames, et un des premiers conseillers de Schneider concernant l’initiative sur les ressources de l’espace.