La compagnie aérienne luxembourgeoise connaît des problèmes conjoncturels, mais aussi structurels.  (Photo: Luxair Group/Archives)

La compagnie aérienne luxembourgeoise connaît des problèmes conjoncturels, mais aussi structurels.  (Photo: Luxair Group/Archives)

La nouvelle réunion sectorielle tripartite «aviation» a débouché sur un préaccord quant à un plan de maintien de l’emploi chez Luxair. Il pourrait être signé le 9 novembre. 600 employés sont concernés.

Personne n’avait vraiment envie de se montrer exagérément heureux au moment de l’annonce d’un préaccord quant à un plan de maintien de l’emploi au sein de Luxair. au sein de la tripartite «aviation», parfois douloureuses et souvent houleuses. «Travailler à un plan qui a un impact social n’est jamais une tâche facile ou agréable», confirme , CEO de Luxair. «Mais l’entreprise connaît des problèmes conjoncturels et structurels qui imposent d’agir. Une partie de notre business a été réduite à zéro. La concurrence est rude dans le secteur, depuis longtemps. De nombreuses compagnies préparent l’avenir. La reprise est difficile à anticiper, mais nous devons, nous aussi, être prêts et il faut donc dès maintenant se mettre en ordre de bataille. Et relancer notre entreprise.»

20% des effectifs sont concernés

Mais le prix à payer est important sur le plan social puisque 600 employés vont être concernés, soit 20% des effectifs de Luxair. «C’est en effet très important», concède , président du syndicat LCGB, qui a mené les négociations avec sa collègue Michelle Cloos de l’OGBL. «Mais on a tout de même un préaccord quant à un plan de maintien de l’emploi, obtenu de haute lutte. Le package global est satisfaisant avec des mesures de prêt temporaire de main-d’œuvre, de préretraite pour la moitié des concernés… Sans oublier un volet très important consacré à la formation.» Une cellule de reclassement va aussi être mise en place.

L’État a, pour sa part, «pris ses responsabilités», assure (Déi Gréng), vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité. C’est via le Fonds pour l’emploi que le plan sera activé et alimenté. «Ce n’est qu’une estimation, mais on peut parler de 50 millions d’euros sur trois ans», affirme François Bausch. Un montant qui ne sera pas vu par l’Europe comme une aide directe.

La recapitalisation discutée

Dans les semaines à venir, quelques ajustements doivent encore être effectués au niveau du gouvernement, principalement techniques et relevant de points légaux. La direction de Luxair ira, pour sa part, convaincre ses actionnaires, dont l’État à 38,9%, du bien-fondé de ce plan. Cet accord de principe pourrait être signé par les parties lors d’une réunion déjà prévue le 9 novembre. «Avant de signer, j’attends de m’assurer que l’encre avec laquelle on a écrit les choses est bien sèche», avance Patrick Dury, conscient que la situation peut varier fortement en l’espace de quelques semaines.

Ce qui donne par contre de l’espoir à François Bausch: «Sur les 600 employés concernés, la moitié le sont pour des raisons conjoncturelles. On peut garder espoir que la situation globale évolue positivement et que ce nombre soit alors revu à la baisse. C’est la raison pour laquelle il est prévu que nous nous réunissions tous les six mois.»

L’effort est de taille, mais sera-t-il suffisant pour assurer un ciel dégagé à Luxair? Difficile à dire tant le contexte est incertain. «On a évoqué la tarification future… Mais c’est très compliqué. Jusqu’à quel point un voyageur est-il encore prêt à payer un certain montant? Avant, on pouvait tenter de le savoir, maintenant, plus, car nous n’avons plus les références pour faire cette mesure. C’est un exemple parmi d’autres», conclut Gilles Feith.

Qui à la question d’une possible recapitalisation de Luxair répond simplement «que des discussions ont lieu avec les actionnaires quant à différentes possibilités». François Bausch a été beaucoup plus explicite en indiquant que l’aide à venir de l’État envers Luxair dépassera la seule action du Fonds pour l’emploi. 

Enfin, la convention collective qui arrivait à échéance fin décembre sera prolongée de trois ans. Les acquis sociaux seront donc garantis au personnel qui, en contrepartie, devra accepter de voir les salaires gelés durant la même période.