Arianespace a réussi sa 111e mission, expédiant dans l’espace les 6,4 tonnes de SES-17 et 3,7 tonnes de Syracuse 4, satellite militaire français. (Photo: Arianespace)

Arianespace a réussi sa 111e mission, expédiant dans l’espace les 6,4 tonnes de SES-17 et 3,7 tonnes de Syracuse 4, satellite militaire français. (Photo: Arianespace)

À 3h01 cette nuit, Arianespace a réussi le lancement de ses deux gros satellites, dont SES-17, puis leur séparation. Le satellite luxembourgeois construit chez Thales Alenia Space est bardé de technologies innovantes attendues par le marché de la connectivité.

Avec un an de retard dû au Covid et un ultime report de 24 heures pour des vérifications au sol, Arianespace a réussi un triple record, la nuit dernière, à Kourou, en emmenant la plus lourde charge utile de son histoire (plus de 10 tonnes entre les deux satellites) dans une configuration inédite du lanceur (plus long de 150 mètres).

Moins de 39 minutes plus tard, le satellite luxembourgeois était séparé pour rallier son orbite de 67,1 degrés ouest, qui lui permettra de couvrir tout le continent américain du nord au sud, l’océan Atlantique et les Caraïbes pendant au moins 15 ans. Il entrera en activité à la mi-2022.

«Nous sommes extrêmement heureux que SES-17 rejoigne notre flotte GEO et notre constellation en orbite terrestre moyenne (MEO). SES-17 est le fruit d’une collaboration fructueuse entre le groupe Thales, Thales Alenia Space et SES, et nous permettra de répondre aux demandes exponentielles de connectivité dans l’aviation et le maritime, et d’accélérer les initiatives d’inclusion numérique à travers les Amériques», a déclaré le CEO de SES, . «Grâce à Arianespace, SES-17 est désormais en orbite. Nous attendons avec impatience que les clients de SES puissent tirer parti du haut débit, de la portée mondiale et de la faible latence du réseau de satellites multi-orbites interopérables en bande Ka de SES, comprenant SES-17 et notre prochaine constellation O3b mPower.»

«Quel lancement – ​​SES-17 a mobilisé tous les experts de Thales Alenia Space, de la conception innovante du satellite lui-même aux dernières opérations combinées, et est désormais en route pour la mise en orbite. Entièrement numérique et hautement innovant, SES-17 bénéficiera de toutes les technologies de pointe que nous avons développées pour répondre aux besoins de connectivité du marché», a déclaré le CEO de Thales Alenia Space, Hervé Derrey.

Le satellite construit par Thales Alenia Space – Thales étant aussi son premier client pour Thales Inflyt Experience, son offre de connectivité en vol – est entièrement électrique. À son arrivée, il va déployer ses 46 mètres de panneaux solaires à base d’arséniure de gallium (et plus de silicium) pour générer jusqu’à 35kW d’énergie solaire.

Mais son atout principal réside dans son DTP, qui permet de reconfigurer à chaque seconde la connectivité offerte en fonction des besoins. Associé à 200 spots, il pourra répondre aux besoins de l’aviation ou des croisiéristes, mais aussi des zones peu densément couvertes des États-Unis et aux besoins gouvernementaux. Soit jusqu’à 2 gigabits par seconde et par connexion.

SES-17 marque aussi le point de départ d’une incroyable année pour l’opérateur luxembourgeois: début décembre, il lancera les trois premiers O3b mPower, puis les trois suivants au premier trimestre 2022, trois autres au cours du premier semestre 2022, puis SES-18, SES-19, SES-20 et SES-21 dans la deuxième partie de l’année – ce qui correspond à ses engagements pour libérer la bande C aux États-Unis pour la 5G.