Michèle Detaille et René Winkin ont fait le bilan de la Fedil pour l’année 2021.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Michèle Detaille et René Winkin ont fait le bilan de la Fedil pour l’année 2021.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

À l’occasion de l’assemblée générale de la Fedil, Michèle Detaille a dressé le bilan de l’année écoulée tout en évoquant les grands défis à relever au cours de celles à venir.

Après deux ans de pandémie, une flambée des prix de l’énergie, une situation géopolitique très incertaine avec la guerre en Ukraine et le risque d’une spirale inflationniste, l’industrie est en train de se tourner plus que jamais vers la transition énergétique afin de diminuer sa dépendance aux énergies fossiles.

«Pénurie, inflation et insécurité. Ce sont les trois mots que l’on entend tous les jours dans l’industrie», déclare , la présidente de la Fedil, qui fait le constat d’un paradoxe sans doute unique. D’un côté, la demande industrielle est soutenue. «Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette demande. Les États disposent de budgets de relance importants, le pouvoir d’achat a été protégé pendant la crise sanitaire, il y a un désir important d’aller vers une transition énergétique, une demande en digitalisation également importante», énumère-t-elle. D’un autre côté, il y a une faiblesse au niveau de l’offre. «L’industrie fait face à des chaînes d’approvisionnement affaiblies ou presque saturées. Du fait de la guerre en Ukraine, certaines sources ont disparu. La hausse des prix de l’énergie a obligé certaines entreprises à ralentir ou arrêter temporairement la production. Sans oublier la pénurie de main-d’œuvre», commente Michèle Detaille qui ne cache pas que la situation sera encore «plus difficile» si l’Union européenne décide d’un embargo sur le gaz russe.


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Face à cette situation, les industries voient désormais la transition énergétique comme un impératif, aussi pour mieux maîtriser les coûts qui y sont liés. «Je pense que le mouvement existait déjà depuis longtemps dans l’industrie. Aujourd’hui, il est en train de s’accélérer sous l’effet des aides proposées par le gouvernement et l’Union européenne. Ces aides sont très incitatives et elles ont eu un très bon effet», souligne encore Michèle Detaille.

«Un grand nombre d’entreprises s’intéressent à des solutions alternatives. Il y a aujourd’hui un énorme intérêt pour les technologies de demain, comme l’hydrogène. Les entreprises possèdent une réelle stratégie en la matière, poussée par la hausse des prix de l’énergie. On voit que l’énergie renouvelable pourrait offrir une source d’énergie plus stable au niveau tarifaire. Le prix du CO2 est également un facteur important. Aujourd’hui, l’industrie paye 80 euros par tonne. Donc forcément, c’est un incitatif supplémentaire pour se diriger vers une transition énergétique», confirme , directeur de la Fedil. 

On aurait pu aller plus loin dans la recherche de solutions durables synonymes d’adaptation de la demande.

Michèle DetailleprésidenteFedil

La Fedil s’est également réjouie d’avoir vu l’UEL et les partenaires sociaux aboutir à un accord tripartite en faveur de la cohésion sociale et du développement économique, Michèle Detaille souligne néanmoins que «l’on aurait pu aller plus loin dans la recherche de solutions durables synonymes d’adaptation de la demande».

Enfin, la présidente de la Fedil rappelle les nombreux sujets abordés par sa fédération en 2021. La Fedil a notamment travaillé sur le droit à la déconnexion, les formations en droit du travail ou encore l’identification des qualifications de demain dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). Le travail s’est également poursuivi pour la promotion de l’industrie auprès des jeunes avec son programme Hello Future ou encore sur le marché du travail avec son Job Shadow Day.