18.000 indépendants ont un revenu mensuel moyen cotisable qui dépasse à peine les 4.000 euros. (Photo: Anthony Dehez)

18.000 indépendants ont un revenu mensuel moyen cotisable qui dépasse à peine les 4.000 euros. (Photo: Anthony Dehez)

Les représentants de la CLC, de la Fédération des artisans et de l’Horesca ont publié une lettre ouverte adressée à Dan Kersch, ministre du Travail.

La lettre est signée , , et Alain Rix, soit respectivement les présidents de la CLC (Confédération luxembourgeoise du commerce), de la Fédération des artisans (FDA) et de l’Horesca (secteur de l’hôtellerie-restauration).

Elle est adressée à (LSAP), vice-Premier ministre et ministre du Travail. Les trois présidents lui reprochent ses propos tenus lors de  à l’encontre des travailleurs indépendants: «Le chômage partiel est un élément pour éviter le chômage... Par définition, seules les personnes salariées ou libres pour le marché du travail sont concernées, ce qui n’est pas le cas de la plupart des indépendants», avait déclaré Dan Kersch.

Avant de poursuivre: «J’ai également expliqué que les indépendants, de manière indirecte, profitent du chômage partiel car leurs coûts salariaux sont presque entièrement repayés par l’État. Au-delà de ceci, je suis fermement convaincu qu’il n’est pas possible qu’il y ait des personnes qui ont gagné plein d’argent pendant longtemps qui soient considérées de la même manière que d’autres et profitent des moyens publics.»

Revenu de remplacement demandé

Les représentants des indépendants lui répondent vertement : «L’indépendant, contrairement à ce que vous semblez croire, court également le risque du chômage. C’est bien pour cela que les indépendants se voient servir une indemnité de chômage, quitte à ce que les conditions de stage soient plus strictes que pour des salariés pour éviter d’éventuelles fraudes. Cette méconnaissance de vos propres textes réglementaires nous surprend.»

Les signataires de la lettre signalent que, sur les 21.000 «non-salariés», 18.000 indépendants ont un revenu mensuel moyen cotisable qui dépasse à peine les 4.000 euros (sur 12 mois).

«Avec ces 4.000 euros, nombreux sont également ceux qui remboursent le financement de cette aventure ‘entreprise’ pour laquelle ils se sont endettés à titre personnel, risquant par là chaque jour de tout perdre également sur le plan privé. Pour toutes ces personnes, vos propos sont tout simplement une gifle humiliante, indigne d’un ministre du gouvernement», écrivent les trois présidents.

Avant de conclure: «Nous exigeons que le Fonds pour l’emploi, au financement duquel les indépendants contribuent grâce à leurs impôts, serve un revenu de remplacement dans les mêmes conditions et soumis aux mêmes restrictions qu’aux salariés de nos entreprises.»