Andrés Sanz Buezo, Luciana Scalfaro, Arthur Clément et Isabelle Mosar ont des parcours bien différents mais un point commun, ils ont chacun décidé de recourir à l’upskilling. (Montage: Maison Moderne)

Andrés Sanz Buezo, Luciana Scalfaro, Arthur Clément et Isabelle Mosar ont des parcours bien différents mais un point commun, ils ont chacun décidé de recourir à l’upskilling. (Montage: Maison Moderne)

À 20 ans ou à 50 ans, pour changer de voie ou reprendre confiance en son propre domaine… Quatre personnes nous racontent leur expérience d’upskilling au Luxembourg. Leur point commun: l’acquisition de compé­tences recherchées sur le marché du travail.

Pour reprendre confiance

Andrés Sanz Buezo, 41 ans

Le parcours d’Andrés Sanz Buezo démarre dans son pays d’origine, l’Espagne. Après l’école, il se tourne vers une formation professionnelle dans l’informatique, surtout axée sur «les télécommunications, l’électronique». Après cela, il travaille quatre ans dans une compagnie téléphonique en Espagne, où il installe des équipements. Puis à l’usine, comme opérateur, pendant six ans. «J’avais une certaine stabilité. Mais, peu à peu, je me suis dit que je voulais faire autre chose. C’est pourquoi j’ai commencé à combiner mon travail à l’usine avec un bac professionnel.» Travaillant de nuit, il suit des cours au lycée la journée. «À la fin, j’étais fatigué, je ne dormais pas plus de 5 heures par jour», se remémore-t-il. Une fois son diplôme en développement d’applications multiplateformes en poche, il réalise un stage au Parlement européen au Luxembourg, après lequel il est embauché comme consultant en informatique pour la compagnie externe lui fournissant ses services. Il y reste quatre ans, mais finit par se lasser. «Je faisais surtout de la maintenance, je voulais faire plus de développement.» Il accepte donc un poste de consultant en informatique dans le secteur de la finance. Une «mauvaise expérience personnelle», où il «perd confiance» en ses capacités. Pour se relever, il se tourne, sur les conseils de l’Adem, vers l’upskilling et suit une formation de quatre mois, axée sur le développement web. «Après cela, je me suis senti capable de passer des entretiens d’embauche», se réjouit-il. Il réalise un stage dans une start-up, avant de trouver un poste de développeur full stack (codeur capable de réaliser la programmation à la fois en front-end et back-end, qui désignent les parties visibles et invisibles du site) chez Bim-Y, spécialisée dans la modélisation de bâtiments. «Aujourd’hui, je travaille avec des technologies très modernes, cela me plaît.» Il espère donc rester dans l’entreprise après sa période d’essai de six mois, qui se termine en juillet 2021.

Pour changer de voie

Luciana Scalfaro, 25 ans

Originaire d’Argentine, Luciana Scalfaro rejoint sa mère au Luxembourg après le lycée. Elle enchaîne des expériences de vendeuse, assistante administrative ou encore réceptionniste, avant d’étudier la biologie médicale en Belgique. «Après deux ans, je me suis rendu compte que ce n’était pas pour moi. Je ne me voyais pas toute ma vie dans un laboratoire. J’ai suivi le parcours #YouthYourFuture de l’Adem et j’ai réalisé que je voulais travailler dans l’informatique.» L’agence pour l’emploi l’inscrit donc à une formation de plusieurs mois chez Numericall pour apprendre le code. «Cela m’a donné les compétences pour trouver mon chemin.» Un mois après, la plateforme dédiée au transport, Easy4Pro, l’embauchait comme «développeuse PHP» (un langage de programmation) pour un CDD d’un an, censé s’achever en octobre 2021. Et même s’il ne se transforme pas en CDI, «j’ai beaucoup d’espoir. Je reçois plusieurs messages par semaine sur Linkedin pour des entretiens d’embauche. Les entreprises ont besoin de développeurs.»

Pour entrer dans le monde du travail

Arthur Clément, 23 ans

Arthur Clément s’est «­upskillé» avant même d’intégrer le monde du travail. «J’étais étudiant à l’Institut national des sciences appliquées de Lyon. Je rentrais en troisième année (sur cinq, ndlr). J’ai arrêté ce cursus, qui ne me correspondait plus. Avoir encore un long chemin à parcourir avant d’arriver sur le marché du travail me dérangeait.» Il avait choisi cette voie pour devenir ingénieur, sans «idée précise. Mais je savais que je voulais travailler dans le domaine de l’informatique.» Il revient donc chez ses parents au Luxembourg et démarre une formation au code de quatre mois chez Numericall. «Je voulais me mettre le plus vite possible à travailler.» Il ne prend donc pas le temps de passer par l’Adem pour demander un financement de sa formation et paie 6.000 euros de sa poche. Mais elle est vite rentabilisée puisqu’une fois terminée, en avril 2018, il démarre un stage chez Agile Partner, qui se transforme en CDI. Embauché comme développeur junior, il travaille aujourd’hui comme consultant. L’absence de diplôme, «dans le secteur privé au Luxembourg, cela pose peu de problèmes», relativise-t-il. «Je travaille dans un secteur où il y a énormément de demande.» Sa formation lui a permis d’acquérir deux «titres professionnels: intégrateur web et développeur d’applications web».

Pour retrouver un emploi

Isabelle Mosar, 50 ans

À 50 ans, retrouver un emploi n’est «pas facile, surtout en cette période où beaucoup d’entreprises vont mal», témoigne Isabelle Mosar. Après avoir travaillé 11 ans comme secrétaire dans la communication, elle est licenciée pour «raisons privées». L’Adem l’oriente alors vers son programme FutureSkills. «Nous avons été formés aux soft skills: communiquer, travailler en équipe, développer sa créativité. Mais aussi aux digital skills, comme l’utilisation d’outils collaboratifs; au management, à la gestion de projet et à la bureautique avancée», détaille-t-elle. S’ensuit un stage de six mois, toujours en cours, comme réceptionniste au service d’orientation professionnelle à Belval. Isabelle Mosar espère qu’il aboutira à un contrat. «Ce qui me plaît et que je n’avais pas dans mon ancien poste, c’est que j’ai directement affaire à des personnes extérieures.» Les compétences acquises lors de sa formation l’ont «beaucoup aidée. On se sent plus sûr de soi.» Elles pourraient également lui servir, si besoin, dans un tout autre domaine. «Je préférerais rester dans le même, admet-elle. Je suis secrétaire de formation. Mais je ne suis pas contre le changement.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  qui est parue le 29 avril 2021.

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