Les enchères terminées, aucun des trois opérateurs n’a décidé de passer contrat avec Huawei ou de se l’interdire, pour l’instant, dans le contexte de la 5G. (Photo: Shutterstock)

Les enchères terminées, aucun des trois opérateurs n’a décidé de passer contrat avec Huawei ou de se l’interdire, pour l’instant, dans le contexte de la 5G. (Photo: Shutterstock)

Cette semaine, Paperjam fait le point sur cinq thèmes-clés liés à la 5G au Luxembourg. Aujourd’hui, Huawei, qui n’équipe personne selon les opérateurs, a pourtant vendu du matériel ces cinq dernières années.

Utilisez-vous du matériel Huawei pour votre réseau? Aucun des opérateurs de télécoms, qui ont mis moins de 24 heures à se féliciter d’avoir obtenu des fréquences qu’ils voulaient en vue du lancement de la 5G au Luxembourg, ne l’admet. La géopolitique – les tensions entre Donald Trump et la Chine – a refroidi les ardeurs.

La réponse est pourtant «oui» pour au moins un des trois. Immatriculé au Registre du commerce depuis le 12 novembre 2008, l’équipementier chinois a pris l’habitude, depuis son rapport annuel de 2015, de détailler ce que Huawei Technologies Luxembourg vend comme équipements aux «opérateurs locaux». Sur les cinq derniers exercices disponibles, le total se monte à 19,8 millions d’euros, un montant assez peu spectaculaire, mais qui aide à comprendre la gêne.

Avant d’organiser son premier workshop pour journalistes, l’opérateur historique s’était empressé de répondre que «le lancement du réseau 5G de Post se fera sur l’infrastructure Ericsson, fournisseur historique et actuel du réseau mobile de Post». Lors de ces trois heures d’explication, le directeur de Post Telecom, , a même séparé «réseau» de «core network», le premier étant les antennes elles-mêmes et le matériel associé, le second les «serveurs, qui dans le cadre de Post sont tous nos serveurs». Autrement dit, à part imaginer une cyberattaque, impossible d’imaginer que les données sur le réseau 5G de Post soient transmises à Pékin sans autre forme de procès.

Orange veut réduire la part de Huawei dans ses équipements

L’Union européenne veille à ce que tout le monde avance et que la patate chaude d’un Donald Trump en pleine campagne pour sa réélection n’explose en Europe. .

Comme il est difficile de démêler les progrès des uns et des autres, la Commission reste sur les objectifs généraux et illustre à chaque fois les progrès individuels en les ajoutant comme exemple. Le Luxembourg n’est pas cité dans ce rapport.

«En Europe, il y a des pays où nous utilisons Huawei, mais la tendance à moyen terme est de réduire la part des équipements fabriqués par Huawei sur nos réseaux», a déclaré le CEO d’Orange, Stéphane Richard, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, à la suite de la publication des résultats du groupe. Selon lui, cité par Reuters jeudi 30 juillet, la France n’utilise pas de matériel chinois, à la différence des filiales d’Orange dans d’autres États membres, comme l’Espagne ou la Pologne. Le Luxembourg n’est pas spécifiquement cité.

15% des demandes de brevets mondiaux

La Grande-Bretagne a annoncé mi-juillet qu’elle n’utiliserait plus aucun équipement de Huawei pour son réseau 5G d’ici 2027 et des sources ont déclaré la semaine dernière à Reuters que la France allait aussi exclure de facto le groupe chinois d’ici 2028. Sauf que c’est beaucoup moins facile qu’imaginé: le chinois est le leader mondial des brevets sur la 5G (3.147), même si Samsung reste celui qui en a le plus d’acceptés, devant Nokia.

Selon le cabinet (américain) IPlytics, qui a compilé les données, Huawei aurait 15% des brevets mondiaux sur la 5G, ce qui le rendrait incontournable. .

Au Luxembourg, tout le monde temporise. Les opérateurs, qui répondent que les enchères viennent juste de se terminer, n’ont officiellement pas décidé de leur équipementier. Et la porte-parole de Huawei dit n’avoir encore aucun chiffre à communiquer sur d’éventuels contrats passés avec des opérateurs. Autrement dit, que Huawei n’a pas signé de contrat d’équipement sur la 5G avec aucun opérateur luxembourgeois.