La destruction par les Russes de leur satellite en souffrance depuis 1982 a suscité la colère des Américains, qui s’entraîneront jeudi à nettoyer le ciel avec une start-up «amie» du Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

La destruction par les Russes de leur satellite en souffrance depuis 1982 a suscité la colère des Américains, qui s’entraîneront jeudi à nettoyer le ciel avec une start-up «amie» du Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

La Russie aurait détruit son satellite Cosmos 1408, entraînant un risque pour la Station spatiale internationale, affirment les États-Unis. Un fait divers qui intervient à quelques jours d’un nouvel exercice de défense qui implique une des start-up de l’espace «amenée» au Luxembourg.

Près de 2.000 des 23.803 objets de plus de 10 centimètres en orbite autour de la Terre sont dans le ciel luxembourgeois en permanence. 23.803 plus 1.500 depuis que la Russie aurait procédé à un tir anti-satellite depuis ses steppes enneigées, atomisant son satellite Cosmos 1408, qui n’aura fonctionné que six mois depuis sa mise en service le 16 septembre 1982.

Dans un tweet, l’agence spatiale russe a indiqué que la Station spatiale internationale avait été obligée de changer d’orbite sans préciser la raison de cette procédure d’urgence – qui a déjà eu lieu trois fois en 2020 et 25 fois depuis 1999. Mais les autorités américaines en sont convaincues: c’est la faute aux Russes.

«Les États-Unis vont travailler avec leurs alliés et partenaires pour répondre à l’acte irresponsable de la Russie», a officiellement répondu le département d’État, lundi soir.

Plus de 100 millions de débris

La problématique n’est pas nouvelle. Mise sous pression par la , la Nasa lançait l’Orbital Debris Program Office en 1979 au Johnson Space Center de Houston. Selon le scientifique, à force de lancer fusées, satellites et autres engins sans se préoccuper de leur devenir, la Terre finira entourée d’une large ceinture de débris qui empêchera tout lancement futur.

Aujourd’hui, si l’on évoque souvent le chiffre de 23.000 débris (de plus de 10cm), il y a aussi 500.000 débris de moins d’un centimètre et cent millions de débris faisant entre un et dix centimètres.

L’élimination des débris de l’espace a été incluse dans la stratégie luxembourgeoise depuis le début. On la retrouve par exemple  ou encore .

CisLuna sort par la petite porte

Encore ministre de l’Économie, (LSAP) était parvenu à attirer au Luxembourg dès avril 2018 une start-up de Denver, CisLunar Industries, qui est en liquidation depuis le début de l’année. À son board américain, puisque l’activité continue aux États-Unis après qu’, figure Gary Martin, l’un des conseillers de l’espace de l’Agence spatiale luxembourgeoise.

L’incident russe intervient à quelques jours, jeudi, d’un nouvel exercice de défense américain, dans lequel est impliqué un autre acteur repéré par l’ancien vice-Premier ministre, la start-up canadienne NorthStar. Son CEO, Stewart Bain, cherche toujours 2,4 milliards de dollars pour sa constellation de 52 satellites Skylark mais cet été, il a obtenu les fréquences et l’autorisation dont il a besoin des autorités canadiennes. Avec ces satellites particuliers, le Canadien a une stratégie: faire passer le nombre d’alertes de 600.000 par an pour deux objets distants de 100km à 10.000 par an quand ils sont à moins de trois kilomètres.

NorthStar s’entraîne avec les Guardians

Le centre de recherche au Luxembourg faisait d’autant plus de sens, outre les facilités autour de la recherche, que deux des premiers investisseurs dans l’aventure ont aussi formé la «Space Alliance», soit Thales Alenia Space (Thales 67%, Leonardo 33%) autre ami du Luxembourg et Telespazio (Leonardo 67%, Thales 33%).

La start-up a été invitée dans . Depuis la création, par Donald Trump, d’une sixième branche des forces armées américaines en 2019, l’U.S. Space Force, les «Guardians» accélèrent leur formation grâce à des exercices grandeur nature interarmées et auxquels peuvent se joindre des sociétés privées triées sur le volet et les partenaires des Américains, dans lesquels les cadets apprennent à réagir en temps réel à tous les scénarios de la nouvelle guerre de l’espace qui se dessine.

Jeudi, le jeu de guerre consistera à mitiger les conséquences d’une collision avec un débris de l’espace. Lors du précédent sprint, les Américains avaient désorbité un objet pour mettre les Guardians et leurs partenaires en situation réelle.