«Tu es le seul en Europe qui ait compris quelque chose et qui bouge!»
L’histoire ne dit pas vraiment de quand date ce compliment du secrétaire d’État américain au Commerce au ministre luxembourgeois de l’Économie. Mais a évidemment «goûté» le bon mot de Wilbur Ross, venu spécialement au Luxembourg pour signer le entre les deux pays.
«D’habitude, pour ce genre d’accord, c’est nous qui devons nous déplacer aux États-Unis pour signer avec un sous-sous-sous directeur de l’administration américaine», s’amuse le ministre.
40 satellites bourrés de technologie
Le premier impact de ce texte est probablement un autre aller-retour, au Canada, d’Étienne Schneider. En plein milieu de l’été et dans le «Clean Space».
Loin des lancements de Space X, des déclarations de Thomas Pesquet ou du cinquantième anniversaire d’Apollo 11, cette société, qui aura lancé d’ici 2021 une quarantaine de satellites équipés de capteurs hyperspectraux, infrarouges et optiques, porte un projet vital pour la nouvelle conquête spatiale: la gestion du trafic dans l’atmosphère, plutôt à basse orbite.
Selon l’agence spatiale européenne, plus de 20.000 objets tournent autour de la Terre et sont susceptibles d’endommager un véhicule spatial ou un satellite. Pour l’instant, aujourd’hui, les opérateurs de satellites sont prévenus des risques de collision et sont invités à «détourner» leur satellite pour éviter un choc.
600.000 alertes... à 95% inutiles
Problème, ces satellites propulsés par du carburant doivent bouger, et donc rogner sur la durée de vie de ces satellites. À 100 millions de dollars, le coût d’un satellite mis sur orbite jusqu’à la révolution du lancement par Space X et des nanosatellites, le principe de précaution pouvait coûter cher.
Surtout, la précision actuelle des 600.000 alertes diffusées chaque année ne va pas en deçà de 100 kilomètres. Dans plus de neuf cas sur dix, les alertes ne servent à rien. A contrario, le choc d’Iridium 33, il y a dix ans, avec un vieux satellite russe, avait créé 1.000 fragments de plus dix centimètres.
Avec ses satellites, Northstar serait capable de réduire l’imprécision à deux ou trois kilomètres, et le nombre d’alertes à 10.000 par an.
Un rapprochement à plusieurs niveaux
«Ce n’est pas comme une autoroute ici (sur Terre), où il y a un accident et vous pouvez simplement venir la nettoyer», explique le CEO de cette start-up, Stewart Bain, avec lequel Étienne Schneider posait à son retour.
Il n’est pas question, pour l’heure, que Northstar installe une filiale au Luxembourg. Pas encore. Mais le ministre ne cache pas que ce spécialiste de l’espace propre n’aurait jamais pensé au Luxembourg sans l’intervention directe de M. Ross.
D’autant moins qu’au milieu de près de 500 start-up, celle-ci a été repérée . Ce n’est pas le seul lien avec le Luxembourg: Northstar est soutenue par , et par .
À l’image de ce qui se fait dans toute l’industrie spatiale. De plus en plus globalisée.