«Je veux que tous les dirigeants de la Fédération de Russie voient comment leurs ordres sont exécutés», . «Et leur coresponsabilité. Pour ces meurtres, pour ces tortures, pour ces bras arrachés par les explosions, traînant dans les rues. Pour les balles à l’arrière de la tête des personnes ligotées.»
Alors que la capitale ukrainienne et les villes autour comme Irpin, Boutcha et Gostomel ont été «libérées de l’envahisseur» ce week-end, 410 corps de civils ont été retrouvés dans ces localités, selon plusieurs médias. L’Ukraine signale aussi des actes de torture à Boutcha et dénonce un «massacre délibéré» dans cette ville où près de 300 personnes ont dû être enterrées dans des fosses communes.
Ces crimes ont été rapidement dénoncés par la communauté internationale. Le Premier ministre, (DP), s’est dit «horrifié».
Pour l’Onu, la découverte des corps à Boutcha soulève de «sérieuses questions» quant à de «possibles crimes de guerre». Elle appelle à une enquête indépendante.
La Russie dément et accuse l’Ukraine d’avoir fabriqué photos et vidéos. Elle demande un débat au Conseil de sécurité de l’Onu dès ce lundi.
Un appel à plus de sanctions
En quittant la région de Kiev, les troupes russes se concentrent dans les vastes territoires qu’elles occupent à l’Est et au Sud.
Marioupol, au sud-est du pays, reste assiégée. 160.000 civils y seraient toujours bloqués. Les forces russes ont aussi bombardé plusieurs zones dimanche, dont Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, mais aussi Mykolaïv. Une frappe contre un hôpital à Roubijne a fait au moins un mort et trois blessés.
En tout, au moins 1.417 civils ont été tués depuis le début de la guerre, estime le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme. 2.038 ont été blessés.
Alors qu’il compte environ 10 millions de réfugiés ou déplacés, dont plus de 4 millions qui ont quitté le pays, 500.000 personnes y seraient retournées depuis le début de la guerre, le 24 février.
Au niveau des négociations, Moscou a «accepté oralement» les principales propositions de l’Ukraine, selon son négociateur en chef, cité par plusieurs journaux. L’Ukraine aurait adopté une approche plus «réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé» pour la Russie. Aucun projet d’accord de paix, qui aurait pu mener à une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, n’a cependant pu être rédigé. Les discussions devraient se poursuivre ce lundi.
En attendant, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, qui s’est rendue en Ukraine la semaine dernière, appelle à amplifier les sanctions contre la Russie. La Lettonie, l’Estonie et la Lituanie ont quant à elles cessé d’importer du gaz naturel russe depuis le 1er avril.