Le président de l’Union des propriétaires considère qu’«il ne faut pas que le climat de confiance se détériore. C’est important pour l’après-crise, pour que le choc qui nous attend se fasse le moins douloureusement possible.» (Photo: Maison Moderne/archives)

Le président de l’Union des propriétaires considère qu’«il ne faut pas que le climat de confiance se détériore. C’est important pour l’après-crise, pour que le choc qui nous attend se fasse le moins douloureusement possible.» (Photo: Maison Moderne/archives)

Alors que le gouvernement a appelé les propriétaires à la solidarité, le président de l’Union des propriétaires, Georges Krieger, leur conseille de continuer à percevoir leurs loyers et de régler leurs factures. Afin d’éviter ce qui serait un «enfer pour l’économie»: détériorer la culture de paiement.

«Un mois de confinement ne détruit pas une entreprise, ce qui la détruit, c’est une culture de paiement qui se détériore», assure le président de l’Union des propriétaires, Georges Krieger. «J’ai donc conseillé aux propriétaires de continuer à percevoir leurs loyers et de régler leurs factures.»

Un propos à contre-courant des décisions de nombreuses Communes de pour la durée de l’état de crise et de l’appel à la solidarité du gouvernement. Le ministre des Classes moyennes, , a ainsi demandé, mercredi, aux propriétaires privés de se montrer solidaires en trouvant un arrangement avec leurs locataires.

«Le gouvernement est mal avisé de conseiller dès maintenant aux gens de suspendre leur paiement», explique Georges Krieger, pour qui une décision de geler les loyers provoquerait un «enfer pour l’économie»: «Si le locataire ne paie pas son loyer, alors, le propriétaire ne paie pas les avances sur charge au syndic, qui ne paie pas les entreprises, et ainsi de suite. Nous créons alors un effet boule de neige dangereux et une situation où la culture de règlement des factures et la confiance dans le flux d’argent se détériorent, ce qui est la base de l’économie.»

Une prise de position qui a fait le président du LSAP, : «La position égoïste de l’Union des propriétaires, qui recommande à ses membres de ne pas participer aux efforts communs, est complètement déplacée.»

Une décision à prendre au cas par cas

Mais si Georges Krieger reconnaît que les entreprises doivent sans aucun doute souffrir des 11 jours de confinement déjà écoulés, la situation serait selon lui beaucoup plus explosive si, par la suite, elles devaient attendre des mois pour être payées. «Il ne faut pas que le climat de confiance se détériore. C’est important pour l’après-crise, pour que le choc qui nous attend se fasse le moins douloureusement possible», ajoute le président de l’Union des propriétaires.

Georges Krieger estime par ailleurs que les propriétaires peuvent bien sûr prendre leur décision au cas par cas: «Ils connaissent leurs locataires. Si le besoin se fait sentir, alors oui, ils peuvent prendre la décision de renoncer à leur loyer.»

Et le président de l’Union des propriétaires de préciser que son jugement n’est pas gravé dans le marbre: «Ceci est ma position pour le 27 mars. Je ne sais pas où nous en serons dans un mois.»