De nombreuses communes ont décidé d’exprimer leur solidarité à l’égard des commerçants locaux. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

De nombreuses communes ont décidé d’exprimer leur solidarité à l’égard des commerçants locaux. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Les décisions des communes de geler les loyers de leurs commerçants locataires se sont multipliées ces derniers jours. Pour un manque à gagner qui peut sensiblement varier selon le nombre d’entités concernées. Mais la solidarité reste prioritaire en cette période de pandémie.

«Les loyers seront à zéro pour les commerces à partir du 15 mars et jusqu’à ce qu’ils puissent rouvrir», déclare le bourgmestre de Bertrange, (DP). Dans cette commune, ce sont 16 contrats qui sont concernés par la décision de geler les loyers, pour environ 40.000 euros de loyers par mois de manque à gagner.

«Nous avons été parmi les premiers à prendre cette décision, dès le 17 mars», assure Frank Colabianchi. Et pour certains commerces qui peuvent se maintenir ouverts mais qui souffrent de l’absence de clientèle, comme les opticiens ou les tabacs, «leurs loyers ont été abaissés de 50%», ajoute-t-il. «Nous sommes financièrement bien bâtis, c’est le moment de faire des efforts.»

Les décisions des communes de geler les loyers de leurs locataires afin de soutenir les commerces et restaurants se sont multipliées ces derniers jours. Ainsi, à Luxembourg-ville, 18 commerces et 22 restaurants  durant l’état de crise. Ce qui représente, pour la capitale, un manque à gagner de 80.000 euros par mois.

À Esch-sur-Alzette, il s’agit d’une vingtaine de commerces, restaurants et associations qui ne sont plus redevables de leur loyer pour les mois de mars et avril. «Peut-être aussi le mois de mai. Le gel durera le temps de l’état de crise. Mais pas davantage», prévient le bourgmestre de la ville, (CSV). La décision doit cependant encore être entérinée par le conseil communal.

Un gel «pour toute la durée de l’état de crise»

La situation est la même à Hesperange, où la proposition prise lundi dernier par le collège échevinal doit être validée par le conseil communal lors de la prochaine réunion qui se tiendra le vendredi 3 avril. Ce sont 15.000 euros de loyers mensuels de deux établissements, un cabinet médical et le restaurant Hesper Park, qui ne seront plus réclamés «durant toute la durée de l’état de crise», prévient le bourgmestre de la ville, (CSV).

La commune de sur 18.000 euros de loyers mensuels, en gelant les loyers de trois restaurants, deux commerces et de l’ensemble des start-up de l’Innovation Hub Dudelange. Une dispense qui concerne deux commerces locaux dans la commune d’Ettelbruck.

Du côté de Käerjeng, le bourgmestre (CSV) assure avoir pris la décision de geler les loyers depuis lundi. Cela concernera trois bistrots. «Leur loyer est modéré, en moyenne 1.500 euros par mois, donc notre manque à gagner n’est pas si important», informe Michel Wolter. L’application sera rétroactive au 16, leur date de fermeture. Quant à la durée d’application, «on verra en fonction de la durée de fermeture», prévient Michel Wolter. «Puis on évaluera ensuite le temps qu’ils devront prendre pour se remettre. Nous sommes flexibles. Notre intention est d’avoir des bistrots, pour leur aspect social, convivial, culturel, pas qu’ils se retrouvent en faillite.»

Un report d’un mois à Differdange

Pour d’autres communes, comme celle de Differdange, la décision est plus délicate à prendre, puisqu’elle concerne pas moins de 13 commerces, 9 ateliers d’artiste, 6 restaurants, 6 ménages et plus de 70 entreprises établies au 1535° Creative Hub, pour un manque à gagner qui pourrait représenter plus de 125.000 euros par mois. Une mesure plus prudente, celle de reporter l’envoi des factures des loyers et des taxes d’un mois, a été prise dès le vendredi 13 mars. «Ce n’est pas une décision définitive, nous verrons durant les deux semaines suivantes avec le collège échevinal pour en prendre de nouvelles», prévient la bourgmestre de Differdange, Christiane Brassel-Rausch (Déi Gréng). «Nous nous laissons le temps de réfléchir pour trouver le moyen de bien faire.»

Et à Bettembourg, où il n’y a aucune location de commerce, la solidarité reste de mise: la commune prévient avoir décidé la semaine dernière de demander au syndicat qui gère le centre de natation «de ne pas réclamer le loyer à l’exploitant du restaurant» pendant toute la durée de l’état de crise.