La fin de l’âge d’or se profile pour les énergies fossiles. «Est-il encore responsable d’investir dans ce secteur?», s’interroge Greenpeace Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

La fin de l’âge d’or se profile pour les énergies fossiles. «Est-il encore responsable d’investir dans ce secteur?», s’interroge Greenpeace Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

Greenpeace Luxembourg veut voir le Fonds de compensation dépendant de l’État investir de manière plus structurée pour lutter contre le réchauffement climatique et oublier les énergies fossiles. Elle présentera une étude en ce sens au monde politique.

Greenpeace Luxembourg n’en démord pas: le Fonds de compensation commun au régime général de pension (FDC) doit encore accroître ses efforts pour rendre ses investissements plus largement compatibles avec l’accord de Paris sur le climat.

Pour renforcer son argumentaire, l’association a commandé une étude au bureau allemand Nextra Consulting. Elle entend la présenter au gouvernement et aux parlementaires, ainsi qu’aux responsables du FDC pour faire rapidement bouger les choses.

«Nous avons observé qu’entre 2015 et 2019, le FDC a augmenté des investissements dans le secteur du charbon de 60% à 256 millions d’euros, commente Martina Holbach, chargée de campagne chez Greenpeace Luxembourg. Selon nos calculs, les investissements dans les énergies fossiles – pétrole, gaz et charbon – atteignent un demi-milliard d’euros.» Fin 2019, .

Entre 2015 et 2019, le FDC a augmenté des investissements dans le secteur du charbon de 60% à 256 millions d’euros.

Martina Holbachchargée de campagneGreenpeace Luxembourg

La responsable de l’ONG environnementale observe que le FDC parle beaucoup d’une politique d’investissement durable –  pour des problèmes de corruption, de droits de l’Homme ou de désastre écologique –, mais elle réclame un niveau d’ambition plus important dans le domaine de la protection du climat.

Dans le rapport qu’il vient de rendre à l’ONG luxembourgeoise, le responsable de Nextra Consulting, Martin Granzow, note que le virage vers la finance durable est pertinent à deux égards.

«Le secteur financier a un rôle de facilitateur. Or, d’ici 2030, il faudra en moyenne 180 milliards d’euros par an d’investissements supplémentaires dans l’UE pour répondre aux exigences d’une trajectoire de transformation compatible avec une augmentation de température de 2°C», estime l’économiste.

Les énergies fossiles en perte de vitesse

La deuxième raison, qui vaut surtout pour les investissements dans les énergies fossiles, est, souligne le rapport, que «les compagnies de charbon et de pétrole perdront beaucoup de leur valeur dans les années à venir». En continuant à investir dans les géants du pétrole et du charbon, le FDC prendrait donc un risque par rapport à l’épargne dont il a la responsabilité.

Le rapport de Nextra Consulting demande donc au minimum une amélioration de la transparence dans la manière dont le FDC contribue à la réalisation des objectifs climatiques existants.

Une partie de la réponse viendra peut-être dans les prochaines semaines. Dans son rapport annuel 2019 publié au début de l’été, le Fonds explique que le conseil d’administration va analyser l’exposition de son portefeuille aux secteurs liés au changement climatique et publier un rapport à ce sujet au cours du deuxième semestre 2020.