Christine Lagarde a présenté le scénario macroéconomique de la BCE, qui évalue la baisse du PIB de la zone euro entre -5% et -12% en 2020. (Photo: BCE)

Christine Lagarde a présenté le scénario macroéconomique de la BCE, qui évalue la baisse du PIB de la zone euro entre -5% et -12% en 2020. (Photo: BCE)

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a annoncé jeudi 30 avril de nouvelles mesures pour soutenir l’économie. Elle a également fait savoir que toutes les portes restaient ouvertes pour de futurs ajustements.

La semaine dernière, Christine Lagarde, présidente de la BCE (Banque centrale européenne), prévenait les dirigeants européens du risque «d’agir trop peu, trop tard».

Et les a à nouveau exhortés à «réaliser des efforts supplémentaires pour préparer et soutenir la reprise. De ce point de vue, nous saluons l’accord conclu par le Conseil européen pour appelé à répondre à cette crise sans précédent», a-t-elle déclaré le 30 avril.

En préambule, Christine Lagarde de la BCE, qui évalue la baisse du PIB de la zone euro entre -5% et -12% en 2020, en fonction de l’évolution de la crise sanitaire et de l’efficacité des mesures de soutien à l’économie.

La BCE est justement partie prenante de ce soutien, en facilitant notamment l’accès des banques au financement, lesquelles peuvent ensuite délivrer du crédit aux entreprises et aux ménages.

Déjà en mars, l’institution avait pris . Elle les étend encore aujourd’hui. De plus, pendant la conférence de presse, Christine Lagarde n’a eu de cesse de rappeler le fait que ces mesures seraient ajustées en fonction de la situation.

Les principales annonces de la BCE sont les suivantes:

- La baisse des taux d’intérêt pour les opérations de TLTRO

Les conditions des opérations de refinancement à plus long terme ciblées () ont été assouplies. Pour les prochaines vagues de prêts étalées de juin 2020 à juin 2021, l’institution a baissé de -0,75% à -1,00% le taux qui sera appliqué aux banques dans le cas le plus favorable.

«Ce n’est pas pour les banques; c’est pour l’économie réelle», a précisé Christine Lagarde.

- La mise en place d’une nouvelle série d’opérations de refinancement d’urgence (PELTRO)

Une nouvelle série d’opérations de refinancement à plus long terme d’urgence en cas de pandémie () sera lancée pour assurer les conditions de liquidité dans le système financier de la zone euro et préserver le bon fonctionnement des marchés monétaires.

Les PELTRO consistent en sept opérations de refinancement supplémentaires commençant en mai 2020, et arrivant à échéance entre juillet et septembre 2021, avec un taux d’intérêt inférieur de 25 points de base au taux moyen des opérations principales de refinancement en vigueur.

- Un PEPP flexible

«Le PEPP («pandemic emergency purchase programme») est le meilleur outil dont nous disposons», a lancé Christine Lagarde.

Il s’agit d’, à hauteur de 750 milliards d’euros, pour apporter de nouvelles liquidités dans l’économie de la zone euro. Lesquelles serviront essentiellement à racheter de la dette publique.

Ces achats continueront à être effectués de manière flexible en termes de durée, de catégories d’actifs comme de juridictions. «Le Conseil des gouverneurs procédera à des achats nets d’actifs dans le cadre du PEPP jusqu’à ce qu’il estime que la phase de crise du coronavirus est terminée, mais en tout cas jusqu’à la fin de cette année», précise la BCE .

Le Conseil des gouverneurs est «tout à fait disposé à augmenter la taille du PEPP et à en ajuster la composition, autant que nécessaire et aussi longtemps que nécessaire».

- Des taux directeurs inchangés

Les taux d’intérêt sur les principales opérations de refinancement et les taux d’intérêt sur la facilité de prêt marginal et la facilité de dépôt restent quant à eux inchangés à 0,00%, 0,25% et -0,50% respectivement.

«La combinaison de facilités en matière de liquidité, de l’assouplissement du TLTRO et de taux d’intérêt bas constitue un package puissant. Dans tous les cas, nous ne tolérerons aucun risque de fragmentation dans la transmission de la politique monétaire. Nous nous adapterons donc au fur et à mesure. Nous devons rester ouverts d’esprit et étudier toutes les possibilités», a ajouté Christine Lagarde.