Le taux de l’inflation américaine risque d’atteindre 7,1% sur un an, soit un niveau jamais égalé depuis 1982.  (Photo: Shutterstock)

Le taux de l’inflation américaine risque d’atteindre 7,1% sur un an, soit un niveau jamais égalé depuis 1982.  (Photo: Shutterstock)

La reprise rapide de l’économie américaine reste entachée par un niveau historiquement haut de l’inflation. Ce qui pourrait affecter le marché du travail aux États-Unis. Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, s’est ainsi engagé à maintenir sa politique d’accommodation afin d’éviter une nouvelle hausse du taux de l’inflation.

S’adressant à la commission des affaires bancaires du Sénat, le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, a tenu à réagir à l’inflation historique que traverse l’économie américaine. Une intervention qui fait suite à l’annonce, plus tôt dans la semaine, que l’inflation américaine pourrait atteindre 7,1% sur l’année 2021. À l’instar du dernier chiffre publié dans la zone euro, le niveau de l’inflation aux États-Unis n’aura jamais atteint un niveau aussi élevé depuis 1982.

Nous avons agi rapidement pour rétablir les flux vitaux de crédit aux ménages, aux communautés et aux entreprises et pour stabiliser le système financier.
Jerome Powell

Jerome PowellprésidentRéserve fédérale américaine (Fed)

Malgré tout, le président de la Fed, qui rempile pour un second mandat, se félicite de la réponse de la banque centrale américaine à la pandémie de Covid: «Nous avons agi rapidement pour rétablir les flux vitaux de crédit aux ménages, aux communautés et aux entreprises et pour stabiliser le système financier.» Résultant ainsi sur «une reprise d’ampleur sans précédent», Jerome Powell explique que l’arsenal de mesures politiques déployé par la Fed a notamment permis de renforcer le marché du travail.

Toutefois, les défis en la matière restent de taille comme, par exemple, poursuivre les efforts de soutien à l’économie pour éviter une inflation plus élevée et renforcer davantage le marché du travail. «Nous sommes fermement déterminés à atteindre nos objectifs statutaires d’emploi maximum et de stabilité des prix», insiste Jerome Powell.

Le président de la Fed a également d’autres dossiers urgents à gérer. La réouverture de l’économie américaine «sans précédent» dans le contexte de la pandémie en cours a donné lieu à «des déséquilibres et des goulets d’étranglement persistants au niveau de l’offre et de la demande». Ce qui a conduit à la poussée de fièvre inflationniste actuelle.

Un revirement

Une inflation élevée est justement lourde de conséquences, «en particulier pour ceux qui sont moins en mesure de faire face aux coûts les plus élevés des biens de première nécessité», en l’occurrence la nourriture, le logement et les transports, reconnaît Jerome Powell. À cet effet, il n’a pas hésité à souligner la détermination de la Fed à atteindre ses objectifs statutaires d’emploi et de stabilité des prix: «Nous utiliserons nos outils pour soutenir l’économie et un marché du travail solide et pour empêcher qu’une inflation plus élevée ne s’installe.»

Nous utiliserons nos outils pour soutenir l’économie et un marché du travail solide et pour empêcher qu’une inflation plus élevée ne s’installe.
Jerome Powell

Jerome PowellprésidentRéserve fédérale américaine (Fed)

Une telle déclaration de la part du président de la banque centrale américaine fait suite à l’annonce de la hausse des prix de 6,8% en novembre dernier aux États-Unis. La Fed n’avait d’ailleurs pas tardé à déclarer le mois suivant son intention d’aboutir à une normalisation de ses taux plus rapide que prévu. Pour ce faire, elle ambitionne de rehausser ses taux directeurs de sorte qu’ils atteignent 0,9% à l’issue de 2022, 1,6% à la fin de 2023 et 2,1 au cours de 2024. Avec les relèvements consécutifs de ses taux, la Fed espère ainsi atteindre en moyenne 2,5% à long terme. Faut-il encore noter que cette annonce a constitué un retournement de situation, car, jusqu’à présent, les taux de la Fed plafonnaient à 0,25% depuis le début de la pandémie.

Le dernier discours de Jerome Powell vient donc encore élargir davantage le en matière de politique d’accommodation. Dans la zone euro, où l’inflation sur un an a atteint 5%, la BCE a récemment confirmé qu’elle laisserait ses taux directeurs inchangés tant que le taux de l’inflation ne descendrait pas en dessous de 5%. Alors que la Fed planifie une hausse significative de ses taux directeurs, la BCE, quant à elle, se donne la possibilité de les réduire.