Parmi les enjeux du rachat de GrandVision par EssilorLuxottica, les 7.100 magasins du groupe, qui viendraient s’ajouter aux 9.000 magasins détenus par les filiales de Delfin. (Photo: Shutterstock)

Parmi les enjeux du rachat de GrandVision par EssilorLuxottica, les 7.100 magasins du groupe, qui viendraient s’ajouter aux 9.000 magasins détenus par les filiales de Delfin. (Photo: Shutterstock)

Détenue par la luxembourgeoise Delfin, actionnaire de Luxair, EssilorLuxottica a saisi la justice de Rotterdam: alors qu’elle tente de racheter la néerlandaise GrandVision depuis un an, celle-ci refuse de communiquer sur l’impact du Covid-19.

Quel est le comble pour un opticien? Ne pas avoir une bonne vue de l’entreprise qu’il s’apprête à racheter pour 7,1 milliards d’euros.

Il y a exactement un an, EssilorLuxottica s’était engagée à racheter les 76,72% de participation de la néerlandaise HAL Holding N. V. dans le capital de GrandVision (Générale d’Optique, Solaris, GrandOptical…) à un prix par action de 28 euros, valorisant la société à 7,1 milliards d’euros.

«EssilorLuxottica est le premier fournisseur mondial d’articles de lunetterie et GrandVision, la plus grande chaîne européenne de vente au détail d’articles optiques. Nous devons examiner attentivement si la concentration envisagée conduirait, sur ce marché en pleine consolidation, à des prix plus élevés ou à un choix plus restreint pour les consommateurs se rendant chez leur opticien local», , en février.

Un an plus tard, la Commission européenne a prolongé son enquête sur le rachat au 28 août. Dans les discussions, Bruxelles réclamerait que le géant franco-italien cède un certain nombre de magasins, en Italie, en France et aux Pays-Bas… Le géant aurait pu ajouter, avec cette opération, 7.100 magasins aux 9.000 dont il dispose déjà.

Mais l’opération bute sur un autre problème: GrandVision refuse, selon les Italiens, de communiquer les informations sur l’impact du Covid-19 sur ses affaires.

Samedi, le géant, détenu par Delfin – l’actionnaire de Luxair –,  avoir saisi la justice à Rotterdam pour obtenir ces informations. «Cette action a pour but de lui permettre d’appréhender la façon dont GrandVision a géré la marche de ses affaires pendant la crise du Covid-19 et d’évaluer l’étendue des manquements de GrandVision à ses obligations en vertu du contrat de soutien», dit le communiqué.

Au premier trimestre, EssilorLuxottica a réalisé un chiffre d’affaires de 3,78 milliards d’euros, en baisse de 10,1% par rapport au chiffre d’affaires du premier trimestre 2019. Avec 150.000 salariés, le leader mondial de l’optique a près de 5 milliards d’euros de trésorerie et d’investissements à court terme.