Le CGDIS a organisé le déblaiement des gravats et la stabilisation des édifices avant de faire venir des couvreurs. Ici, Den Daachdecker et Toiture Moderne. (Photo: Den Daachdecker)

Le CGDIS a organisé le déblaiement des gravats et la stabilisation des édifices avant de faire venir des couvreurs. Ici, Den Daachdecker et Toiture Moderne. (Photo: Den Daachdecker)

Les artisans se sont très vite mobilisés après le passage de la tornade afin de sécuriser les édifices éventrés ou privés de toiture.

Toitures arrachées, vitres brisées, mobilier urbain détruit… Si l’inventaire des dégâts prendra encore quelques jours, les artisans sont à pied d’œuvre depuis samedi matin pour parer au plus pressé. «Nous étions sur place le samedi à 7h», indique Gérard Thein, directeur de Bonaria Frères, une entreprise de construction spécialisée dans les interventions d’urgence et de dépannage pour les communes, les réseaux publics (gaz, eau, etc.) et les administrations.

«Les pompiers ont réalisé un audit avec les architectes et les ingénieurs samedi matin», puis assigné à chaque entreprise sa mission pour la journée. «Nous avons aidé à remettre la station-service en état, puis, à partir de 14h, nous avons stabilisé et démoli tous les murs qui risquaient de s’effondrer avec l’aide de l’armée et des pompiers», poursuit M. Thein. Sans compter l’évacuation des gravats et des morceaux de charpente effondrés.

Malgré les congés collectifs, l’entreprise garde une équipe de 10 personnes prête à intervenir en cas d’urgence. Des salariés qui ont travaillé samedi et dimanche de 7h à 21h.

Les ouvriers ont travaillé sans échafaudage, puisque tous nos échafaudages sont utilisés sur d’autres chantiers en cours.

Raymond NesenpatronDen Daachdecker

Dès samedi matin, la Fédération des artisans postait sur sa page Facebook un appel aux bonnes volontés pour donner un coup de main aux services de secours à Pétange et à Bascharage, avec les mots-clés #zesummen #handwierkhelleft (#ensemble et #l’artisanat aide). Plusieurs entreprises ont nourri la page de leurs photos d’intervention, comme Bonaria Frères, mais aussi les couvreurs Toiture Moderne, Den Daachdecker et Toiture Martino.

«Nous avons appris que la FDA cherchait des couvreurs pouvant aller samedi à Pétange et Bascharage sur leur temps libre», raconte Raymond Nesen, patron de Den Daachdecker. «Nous nous sommes rendus sur place avec Toiture Moderne et avons refait six toitures ensemble», avec au total un camion-grue nacelle, un camion-grue et 15 personnes.

Assignées par le Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) à plusieurs maisons qui n’avaient «plus de charpente», les deux entreprises ont installé une charpente provisoire qu’elles ont recouverte de bâches. «Il faut dire que c’était très dangereux», souligne M. Nesen. «Les ouvriers ont travaillé sans échafaudage, puisque tous nos échafaudages sont utilisés sur d’autres chantiers en cours – les couvreurs ne sont pas concernés par le congé collectif.» Den Daachdecker est également intervenue auprès de ses clients touchés par la tornade.

Une prise en charge encore confuse

«Au final, les ouvriers auront travaillé 12 heures samedi et dimanche pour mettre au sec les habitants de ces bâtiments sans toit», précise Jean Schumacher, gérant associé de Toiture Moderne.

Le réseau Jonk Handwierk s'est également mobilisé dès samedi afin de faire venir des artisans sur place, à savoir Lucien Heinz Sàrl (toiture), les paysagistes Marco Poul S.àr.l, Gutland S.àr.l. et Isogreen, les menuisiers Jacques Constantin, Moma Schräinerei S.A. et Guy Morheng S.àr.l, et LuxAdministration Group. Soit une vingtaine de personnes volontaires pour venir en aide aux sinistrés. Jonk Handwierk a lancé un nouvel appel lundi afin que d'autres entreprises prennent le relais puisque les premières ont d'autres chantiers à assurer.

Quant à la prise en charge de ces travaux urgents, «on ne s’est pas encore posé la question», admet M. Thein. «Le CGDIS nous a dit qu’ils s’occuperaient de tout pour trouver le nom des clients et de leur assureur pour que nous soyons payés rapidement», indique M. Nesen. Les experts des assurances avaient déjà commencé leur tournée lundi afin d’évaluer les dégâts chez leurs clients, sachant que le classement du sinistre en catastrophe et calamité naturelle facilitera les démarches.