L’un des buts de ce projet est de montrer que toute la data qui nous entoure peut aussi servir d’inspiration dans un processus créatif. (Photo: Shutterstock)

L’un des buts de ce projet est de montrer que toute la data qui nous entoure peut aussi servir d’inspiration dans un processus créatif. (Photo: Shutterstock)

En marge d’Esch2022 – Capitale européenne de la culture, la Rockhal, le Fonds national de la recherche, l’Université du Luxembourg et le List s’associent afin de mettre en avant une manière particulière d’utiliser la data: sa transformation en musique.

À l’échelle du Luxembourg, Belval est le principal site consacré à la recherche, avec la présence, sur quelques kilomètres carrés, du siège du Fonds national de la recherche, d’une bonne partie des installations de l’Uni et du List, mais aussi du Liser, de Luxinnovation… Néanmoins, pour la plupart des Luxembourgeois (et des frontaliers), Belval est surtout synonyme de musique, avec la présence d’une des principales salles de la Grande Région: la Rockhal.

Dès lors, à l’occasion d’Esch2022 – Capitale européenne de la culture, certains de ces acteurs (la Rockhal, le FNR, l’Uni et le List) ont décidé de proposer un «mix» de ce qui fait Belval. Un projet est ainsi né afin de relier ces deux mondes: The Sound of Data – Science meets Music.

La sonification de la data

Un projet qui vise à mettre en avant la sonification de la data. La sonification étant «la représentation et l'émission de données sous forme de sons», dixit , la coordinatrice de The Sound of Data». Ou, dit autrement: la transformation de données en sons. Ces sons pouvant ensuite être travaillés pour donner naissance à de la musique. Un exemple parlant (disponible dans la petite vidéo ci-dessous) étant l’enregistrement des battements d’un cœur, transformés en un beat musical pouvant servir de base à une chanson.

Si vous êtes branché musique, vous savez que cette technique est déjà utilisée par certains producteurs d’électro. «Pas seulement par les producteurs. Certains artistes estampillés ‘singer/songwriter’, dont on peut penser que leur musique est beaucoup plus organique, fonctionnent comme cela aussi», déclare, en souriant, , le directeur de la Rockhal.

Ce dernier ajoute: «Ce que nous allons proposer ici va au-delà du ‘sampling’ (utiliser un extrait d’une autre chanson dans son propre morceau, ndlr) que tant d’artistes exploitent. Nous n’allons pas reprendre des sons ailleurs, nous allons les créer, les transformer, à partir de data.»

Un album et un concert

De la data qui a déjà été récoltée et l’est encore aujourd’hui par différents instituts de l’Uni – le FSTM , le C2DH et le SnT – et le List. Une data qui va des données du trafic routier de l’autoroute qui borde Belval à celles concernant l’historique de ce site, en passant par d’autres données liées à l’art.

«Comment transforme-t-on certaines de ces données qui sont non sonores en son? Le Belge Valery Vermeulen a développé des algorithmes qui le font», continue le CEO de la Rockhal.

Valery Vermeulen est un producteur/musicien belge qui est aussi mathématicien et chercheur à l’Université d’Anvers. Il est considéré comme un des pionniers dans son domaine et mettra donc son talent au service du projet eschois.

Avec les sons qu’il aura obtenus, il créera des chansons qui devraient se transformer en un album à paraître en fin d’année. Mais il sera aussi à Belval pour sensibiliser, accompagner, former les musiciens du Luxembourg et de la Grand Région qui souhaitent prendre part à différents ateliers qui seront organisés durant cette année 2022. L’un des buts de ce projet The Sound of Data – Science meets Music étant de montrer que toute la data qui nous entoure peut aussi servir d’inspiration dans un processus créatif. Et si cela pouvait aussi aider à faire naître certaines vocations, le monde de la musique luxembourgeoise ne s’en porterait pas plus mal.

D’autres activités (programmées entre mars et décembre) seront aussi au menu de ce projet. Et, histoire de finir de convaincre ceux qui ne le sont pas encore à ce moment-là, un concert sera organisé à la Rockhal le 3 décembre 2022, avec en vedette Max Cooper. Ce dernier étant un des papes du genre, sa musique oscillant entre techno, expérimental et electronica, lui ayant permis de prendre part à des festivals comme Glastonbury, le Fuji Rock Festival, le Bestival, entre autres.