Guillaume Schott: «Pour maintenir l’activité et l’efficacité des équipes, les entreprises se sont digitalisées pour répondre à la crise puis rebondir.» (Photo: DR)

Guillaume Schott: «Pour maintenir l’activité et l’efficacité des équipes, les entreprises se sont digitalisées pour répondre à la crise puis rebondir.» (Photo: DR)

En amont de l’événement «10x6 RH: les nouvelles façons de travailler» organisé par le Paperjam + Delano Club le jeudi 24 juin, l’un des orateurs, Guillaume Schott (CGI Luxembourg) nous partage sa vision sur les nouvelles façons de travailler en entreprise.

Le télétravail est-il, pour vous, une réelle «nouvelle façon de travailler»?

. – «Je pense que la crise sanitaire a été un déclencheur pour les employeurs quant à leur ouverture d’esprit sur le télétravail. Cette obligation de télétravailler à 100% de manière assez soudaine a fait prendre conscience aux sociétés que le télétravail fonctionne, et qu’ils pouvaient faire confiance à leurs employés! Aujourd’hui, la majorité des entreprises ont changé leur mentalité et se demandent non pas comment retrouver un rythme présentiel à 100%, mais comment intégrer au mieux le télétravail et les pratiques acquises pendant la crise sanitaire à leur «nouveau quotidien». L’enjeu résidera dans l’équilibre présentiel/télétravail comme gage de compétitivité sur le marché de l’emploi. Le management devient aussi un réel levier pour l’accompagnement de ce changement.

On parle de digitalisation comme le «back up numéro 1» (cf. la crise sanitaire). Est-ce réellement la solution miracle?

«La digitalisation n’a pas été une option. Pour maintenir l’activité et l’efficacité des équipes, les entreprises se sont digitalisées pour répondre à la crise, puis rebondir. Peut-on parler de solution miracle? Je ne pense pas. La crise a permis une accélération de la digitalisation au sein des sociétés. Cette digitalisation a induit une conduite du changement forcée et l’enjeu des employeurs était de garder le contact avec leurs employés et les garder motivés. Les outils de collaboration sont ainsi devenus clés pour maintenir le lien et le travail en équipe. Certaines entreprises sont même parvenues à ‘tirer profit’ de la pandémie pour se développer, innover et se réinventer. Les employeurs sont aujourd’hui confrontés à de nouvelles problématiques: la gestion du temps de travail des collaborateurs, le défaut d’interaction et la coupure entre pro et perso.

Quelles sont les perspectives des «nouvelles façons de travailler», d’ici 5 à 10 ans?

«Environ 200.000 personnes traversent les frontières chaque jour pour travailler au Luxembourg. Et pour le moment, le cadre légal reste assez strict quant aux jours de télétravail attribués aux salariés, et différent en fonction des pays. Il en va de la compétitivité du Luxembourg de trouver des solutions alternatives pour nos travailleurs frontaliers, d’autant que certaines sociétés ont déjà pris certaines décisions non sans conséquence, comme par exemple s’installer dans des locaux plus petits, suggérant le maintien du télétravail dans le futur. Je dirais qu’en tant qu’employeur, notre perspective est de proposer une certaine flexibilité quant à l’organisation des journées de travail de nos employés pour se différencier, dans le respect de la fiscalité. À l’avenir, je suis convaincu que les gouvernements et les sociétés luxembourgeoises devront travailler main dans la main pour trouver des solutions.»