Sabrina Bonnet: «Comprendre et évaluer ce qui fait vibrer ses employés est essentiel si on veut retenir les talents et les attirer.» (Photo: DR)

Sabrina Bonnet: «Comprendre et évaluer ce qui fait vibrer ses employés est essentiel si on veut retenir les talents et les attirer.» (Photo: DR)

En amont de l’événement «10x6 RH: les nouvelles façons de travailler» organisé par le Paperjam + Delano Club le jeudi 24 juin, l’une des oratrices, Sabrina Bonnet (KPMG Luxembourg) partage avec nous sa vision sur les nouvelles façons de travailler en entreprise.

Quelles sont les perspectives des «nouvelles façons de travailler» d’ici 5 à 10 ans?

«Ces dernières années, les entreprises se sont focalisées sur l’‘expérience client’ en ce qu’elle met le client au centre des préoccupations et de la stratégie de l’entreprise, permettant ainsi de renforcer le lien entre les deux et cocréer des produits ou services à valeur ajoutée. Les avancées dans ce domaine ont été nombreuses et il y a encore de belles opportunités à explorer. Mais tout ceci ne pourrait pas exister sans, j’en suis persuadée, ce que j’appellerais l’‘expérience employé’, qui va complètement de pair avec les nouvelles façons de travailler. Cependant, placer l’humain au cœur de l’organisation de travail demandera d’accorder confiance et responsabilité. Les entreprises inspirantes seront celles qui vont pouvoir concilier ces deux notions, ‘expérience client’ et ‘expérience employé’.

En quoi consiste la notion d’«expérience employé»?

«L’‘expérience employé’ n’est pas qu’un buzzword, mais est là pour transformer durablement la gouvernance des entreprises. Comprendre et évaluer ce qui fait vibrer ses employés est essentiel si on veut retenir les talents et les attirer. Cette relation est aussi précieuse que celle que l’entreprise tisse avec ses clients. Cela touche à des notions telles que le sens apporté au travail et aux tâches effectuées par l’employé, qu’à une réflexion profonde quant aux objectifs et valeurs de l’entreprise. Ces questions fondamentales doivent être intégrées au cœur de la mission et de la vision de l’entreprise, et cela va au-delà des considérations de télétravail ou du type de mobilité que j’offre à mes employés!

On parle de digitalisation comme le «back-up numéro 1» (cf. la crise sanitaire). Est-ce réellement la solution miracle?

«Il est vrai qu’on ne pourrait que le penser. Faisons un flash-back sur le début de la crise sanitaire, quelle hétérogénéité nous avons pu constater sur la Place luxembourgeoise. Certaines organisations pour qui, en quelques jours, la transition était faite, le confinement ayant peu d’impact finalement sur le travail, et pour d’autres, un bouleversement, tout devait se mettre en place, s’organiser et je ne parle pas seulement d’avoir Teams, Zoom, etc., mais d’avoir l’équipement adéquat pour y répondre. Mais ne parlons pas solution miracle, parlons solution tout simplement. La solution a été encore une fois pour moi l’humain, l’humain ayant la capacité de s’adapter au changement. Les changements que nous décidons sont exaltants, ceux que nous ne pouvons contrôler peuvent être effrayants. Cette crise reste angoissante, le back-up est pour moi, ces hommes et ces femmes qui ont trouvé les moyens de s’adapter pour aller au-delà de la crise sanitaire et assurer la continuité de l’activité, quelle qu’elle soit.»