Olivier Paquier, head of ETF distribution EMEA chez JP Morgan AM, explique que l’Europe constitue le deuxième plus important marché au monde dans le domaine des ETF. (Photo: Hervé Thouroude/JP Morgan AM)

Olivier Paquier, head of ETF distribution EMEA chez JP Morgan AM, explique que l’Europe constitue le deuxième plus important marché au monde dans le domaine des ETF. (Photo: Hervé Thouroude/JP Morgan AM)

Le marché européen des ETF atteint des records, aussi bien en matière d’accélération que d’actifs sous gestion. La diversification des offres de gestion a contribué à l’attrait des investisseurs particuliers pour ces véhicules d’investissement.

Les ETF (Exchange traded funds) fêtent 32 années d’existence en 2022. Un anniversaire à peine remarqué sur les marchés. Pourtant, les flux des échanges d’ETF connaissent une accélération et n’ont jamais été aussi élevés. «L’année dernière, en Europe, le marché des ETF a attiré plus de 200 milliards de dollars nets», observe Olivier Paquier, head of EMEA distribution of ETF chez J.P. Morgan AM.

Historiquement, les ETF sont apparus comme des outils de négociation pour accéder à de la gestion indicielle, c’est-à-dire une forme de gestion qui vise à répliquer la performance d’un panier d’actions ou d’obligations. Depuis le début des années 2000, les investisseurs d’ETF ont toutefois démontré une curiosité pour d’autres types de gestion.

«Au cours des dernières années, de nombreux investisseurs se sont orientés, par exemple, vers de la gestion active fondamentale qui vise à surperformer des indices avec un couple de risque-rendement et des horizons de temps différents», note Olivier Paquier. Ce type de gestion a l’avantage de favoriser une approche humaine, excluant souvent l’usage de machines et d’intelligence artificielle.

L’intérêt des clients particuliers

À l’instar de la gestion active fondamentale, les gestions thématiques et ESG se sont également invitées sur le marché des ETF. «Au regard de cette multitude d’offres sur les ETF, nous nous apercevons qu’il y a de plus en plus de clients qui participent à ce marché», note le head of EMEA distributions of ETF chez J.P. Morgan AM.

Par leurs caractéristiques, les ETF correspondent aux besoins d’une grande partie des investisseurs particuliers. Sous la forme d’OPCVM classiques, réglementés et enregistrés à la commercialisation, ce type d’instrument financier doit respecter des obligations à la fois de diversification des actifs et de transparence. À la différence des fonds d’investissement traditionnels, les ETF font preuve d’une transparence quotidienne de la situation de leurs portefeuilles. Une information que les investisseurs peuvent retrouver sur n’importe quel site web d’intermédiaire financier. Ce qui amène Olivier Paquier à préciser: «Un ETF est coté en bourse, c’est à dire évalué en termes de prix quasiment en temps réel, rafraîchi toutes les 15 secondes».

En outre, Olivier Paquier perçoit un autre bénéfice pour le client particulier au niveau du règlement-livraison, soit la phase finale du processus d’achat-vente des titres, s’opérant via une chambre de compensation dans le cas des ETF. «L’ordre est garanti par une bourse. Ensuite, une chambre de compensation s’assure que le règlement est bien opéré afin que, dans le cas d’un défaut d’une contrepartie dans le marché, la chambre de compensation indemnise le client. C’est le même fonctionnement qu’avec n’importe quel type d’actions ou d’obligations traitées sur les marchés.»

Le développement du marché européen

Le marché européen des ETF englobe près de 1.400 milliards de dollars sous gestion, avec des taux de croissance de plus de 20% chaque année, selon les chiffres de J.P. Morgan AM. Ainsi, l’Europe se positionne comme le deuxième plus important marché des ETF, après les États-Unis qui, quant à eux, affichent la somme de plus de 6.800 milliards sous gestion.

Même si le différentiel reste significatif d’un côté à l’autre de l’Atlantique, «l’Europe est de loin le marché le plus avantageux et concurrentiel dans le monde d’un point de vue investisseur», explique Olivier Paquier. Et cela «car il est quatre fois moins grand que le marché américain en termes de taille, mais pour une offre de produits équivalente».

Constatant un dynamisme ainsi qu’une compétitivité et une constante innovation du marché européen, Olivier Paquier considère que l’évolution de l’industrie des ETF poursuit sa philosophie originelle de démocratisation des investissements. «Il y a 32 ans, il était révolutionnaire de pouvoir investir dans plus de 500 valeurs via une seule transaction, un seul produit et une seule occurrence de frais de réalisation en bourse.» Depuis lors, les ETF ont démocratisé les marchés financiers pour de nombreux investisseurs, aussi bien pour des particuliers que des professionnels qui ont besoin d’un accès simplifié aux marchés.

Cet article est issu de la newsletter Paperjam + Delano Finance, le rendez-vous hebdomadaire pour suivre l’actualité financière au Luxembourg.