Sébastien Herbulot, adjoint au responsable de production chez Luxlait, s’interroge sur les comportements des consommateurs en sortie de crise. (Photo: Sébastien Herbulot)

Sébastien Herbulot, adjoint au responsable de production chez Luxlait, s’interroge sur les comportements des consommateurs en sortie de crise. (Photo: Sébastien Herbulot)

Les salariés dans l’agroalimentaire doivent continuer de travailler malgré l’épidémie de coronavirus, pour nourrir la population. Sébastien Herbulot, responsable de production adjoint chez Luxlait, en fait partie. Il partage son quotidien dans un contexte pour le moins particulier.

«J’ai une vie quasiment normale. Je vais travailler tous les jours et je rentre à la maison», résume Sébastien Herbulot. Il est adjoint au responsable de production chez Luxlait.  pendant cette période de crise liée au Covid-19.

Mais cette épidémie inédite implique tout de même son lot de changements au sein, dans ce cas, d’une équipe d’une centaine de salariés: «Au niveau de l’organisation, tout a été bouleversé. Nous avons vu une chute du jour au lendemain de la demande de tous les produits pour l’horeca, et parallèlement une augmentation pour le lait UHT», rappelle-t-il. «Nous avons dû réattribuer les équipes, ce n’était pas évident à gérer. Nous avons demandé à des personnes d’annuler leurs congés et à d’autres de revenir.»

Un non-choix

Comme d’autres membres de son équipe, Sébastien Herbulot travaille une à deux heures de plus chaque jour en ce moment. «Nous travaillons en flux tendu. Tous les jours, nous faisons un point pour voir comment la situation évolue sur les différents marchés», explique-t-il.

En espérant «revenir le plus vite possible à une situation qui se rapproche de la normale, pour retrouver de la stabilité au niveau de l’organisation».

Comme de nombreux autres salariés occupés durant cette période de confinement, Sébastien Herbulot prend sa mission très à cœur. «Dans l’alimentaire, c’est un non-choix. Nous devons continuer à travailler pour fournir à nos clients des produits de première nécessité, en priorité au Luxembourg», déclare-t-il. Dans l’équipe, «il y a des personnes plus ou moins craintives ou sereines par rapport à la situation. Mais globalement, elles répondent présent.»

Moins de bouchons

Quant aux mesures prises pour la sécurité sanitaire des équipes, s’il n’y a pas 1,5 mètre de distance entre deux postes, des plaques de protection les séparent. L’entreprise a également informé ses salariés sur les différents gestes barrières à adopter et a distribué du gel hydroalcoolique. L'entreprise a également limité les réunions.

«Il y a un point positif», sourit-il. «J’habite en France, et en ce moment, la route est plus agréable». Il remarque un décalage avec son épouse et ses deux enfants qui restent à la maison. «On sent qu’il y a beaucoup d’interrogations sur la façon dont cela se passe à l’extérieur», raconte-t-il, amusé.

Mais la sortie de crise semble encore lointaine. «C’est un flou total. Ce qui aura un gros impact, c’est la façon dont les consommateurs vont nous soutenir.» Il s’interroge: «Est-ce que la demande sera là au niveau local?»