Le bureau de l’Onu à Genève, où siège le Conseil des droits de l’Homme. (Photo: Shutterstock)

Le bureau de l’Onu à Genève, où siège le Conseil des droits de l’Homme. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg «soutient activement» une initiative des États-Unis visant à faire suspendre la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’Onu en raison des horreurs commises en Ukraine.

Lundi, les États-Unis ont déclaré que la Russie devrait être suspendue du Conseil des droits de l’Homme de l’Onu, demandant un vote de l’assemblée générale plus tard cette semaine, où ils ont besoin d’une majorité des deux tiers pour la proposition.

«Le Luxembourg soutient activement cette initiative», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à la rédaction.

Le Luxembourg a rejoint en janvier le Conseil des droits de l’Homme (CDH) pour un mandat de trois ans, au moment où les États-Unis ont entamé un quatrième mandat après avoir précédemment quitté l’organe en 2018 sous la présidence de Donald Trump.

Lors d’une conférence de presse lundi, le ministre des Affaires étrangères (LSAP) avait déclaré que les images qui émergent d’Ukraine alors que l’armée russe se retire des zones autour de Kiev sont «inconcevables».

Plus de 400 personnes auraient été tuées à Boutcha, une ville proche de la capitale ukrainienne, le président Volodymyr Zelensky accusant la Russie de commettre des crimes de guerre. Le Kremlin a nié que des civils aient été tués à Boutcha et affirme que les photos montrant des cadavres éparpillés dans les rues sont fausses.

«La participation de la Russie au Conseil des droits de l’Homme est une farce», a déclaré, lundi, l’ambassadrice américaine à l’Onu, Linda Thomas-Greenfield. L’une des raisons pour lesquelles Trump avait retiré le pays du Conseil était l’inclusion de violateurs des droits de l’Homme parmi ses 47 membres. La Russie dispose d’un siège jusqu’en 2023.

Défiance et condamnation

Le 2 mars, 141 des 193 États membres de l’Onu ont voté pour condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cinq pays ont voté contre la résolution, et 35 se sont abstenus, dont la Chine, qui siège également au Conseil des droits de l’Homme jusqu’à la fin de l’année prochaine.

«Le Luxembourg a déjà soutenu les résolutions des Nations unies condamnant l’agression russe contre l’Ukraine, et nous savons qu’il prend probablement très au sérieux ces allégations crédibles de crimes de guerre et d’atrocités à Bucarest», a déclaré l’ambassadeur américain au Luxembourg, Tom Barrett, dans un communiqué.

«Nous exhortons tous les pays, y compris le Luxembourg, à se joindre à nous pour demander la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’Onu», a-t-il ajouté. «La communauté internationale doit se dresser pour défier et condamner clairement une conduite aussi horrible.» Une réunion plénière de l’Onu est prévue pour le 8 avril.

Nous demandons instamment à tous les pays, y compris le Luxembourg, de se joindre à nous pour demander la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.
Tom Barrett

Tom Barrettambassadeur des États-Unis au Luxembourg

Le soutien à la suspension de la Russie constitue un changement de ton pour le Luxembourg, qui avait auparavant insisté sur l’importance de maintenir tous les acteurs autour de la table des négociations.

«Il est, à mes yeux, crucial de maintenir tous les pays engagés dans le système multilatéral des droits de l’Homme, plutôt que d’avoir un CDH qui serait un ‘club fermé’», avait déclaré Jean Asselborn dans une dans l’édition de février de Delano.

Le ministre avait également déclaré qu’il «se réjouissait d’une coopération constructive et efficace avec nos collègues américains».

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue lundi, l’ambassadeur de Russie auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia, a réitéré les affirmations selon lesquelles les images d’atrocités ont été mises en scène, qualifiant d’«incroyable» la tentative de suspendre la Russie du Conseil des droits de l’Homme et la considérant inutile pour des pourparlers de paix.

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.