Le comité de la Chambre des métiers s’est dit favorable à un recours à la dette pour assurer la relance de l’économie. (Photo: Chambre des métiers)

Le comité de la Chambre des métiers s’est dit favorable à un recours à la dette pour assurer la relance de l’économie. (Photo: Chambre des métiers)

La Chambre des métiers a rendu un avis favorable à la politique de relance annoncée pour le budget 2021, nécessaire en temps de crise, mais souhaite davantage d’efforts pour résoudre la problématique du logement et accompagner les entreprises dans la transition énergétique.

Entre logement, relance post-Covid et écologie, de nombreux points du budget de l’État pour 2021, , toucheront les artisans. La Chambre des métiers l’a analysé point par point, avant de livrer ses conclusions lors d’une conférence de presse ce mercredi 18 novembre.

«La Chambre des métiers approuve le recours à la dette en 2020 et 2021 pour relancer l’économie et financer les effets de la crise sanitaire, le maintien des investissements à un niveau élevé et l’abstention d’une hausse généralisée des impôts», félicite-t-elle, avant d’avertir: «Une consolidation des finances publiques s’impose cependant à moyen terme, dès la sortie de crise. Consolidation qui aurait été facilitée par des réserves plus importantes.»

Même si des efforts sont faits pour tenter de régler la crise du logement ou celle de l’environnement, ils ne sont pas toujours suffisants, et la chambre professionnelle propose quelques pistes d’amélioration.

Relever le plafond des mesures incitatives

Elle doute par exemple de l’efficacité de la baisse du taux d’amortissement accéléré de 6% à 5%, et même à 4% pour le propriétaire d’un ou plusieurs immeubles d’une valeur de plus d’un million d’euros, sur une période ramenée à cinq ans au lieu de six, pour limiter la spéculation.

La baisse de l’âge des immeubles éligibles à la TVA super-réduite de 3% pour les travaux de rénovation, de 20 à 10 ans, correspond à une «revendication de longue date». La Chambre propose cependant de «relever le plafond de 50.000 à 100.000 euros».

L’abattement pour les propriétaires ayant renoncé à une partie ou la totalité de leurs loyers jusqu’au 31 décembre est une «mesure efficace pour réduire les coûts fixes des entreprises». Il s’élève à deux fois la réduction de loyer avec un plafond de 15.000 euros en tout, trop bas d’après la Chambre, qui demande aussi à ce que l’abattement soit prolongé en 2021.

La Chambre ne voit pas grand-chose à redire sur l’introduction d’un taux d’amortissement pour rénovation de 6% pendant dix ans pour les propriétaires améliorant l’efficience énergétique des logements qu’ils louent. Le comité, présidé par , salue l’effet incitatif de la mesure, qui créera une «situation win-win» entre le locataire – qui voit une baisse de ses frais énergétique – et le bailleur – dont l’investissement augmentera la valeur du logement. Pour l’artisanat, cela stimulera la demande.

Les mesures en termes de transition écologique «vont dans le bon sens», affirme aussi la Chambre professionnelle. Comme l’introduction de la taxe CO2, même si elle s’inquiète des coûts engendrés pour beaucoup d’entreprises n’ayant «pas d’alternative abordable», par exemple dans les . Elle espère des «mesures de compensation» et plus de soutien aux entreprises de manière générale. En parallèle et à plus long terme, elle recommande une simplification du KlimaPrêt (pour la rénovation énergétique des logements des ménages) ou encore un développement rapide des infrastructures nécessaires par l’État (bornes, etc.).

Investir dans la relance

Au-delà du budget, l’artisanat ne se plaint pas , de la prolongation du chômage partiel jusqu’en juin 2021 à la contribution aux coûts non couverts, pouvant aller jusqu’à 90% pour les micro et petites entreprises, et 70% pour les moyennes et grandes (sous réserve d’une perte de 40% du chiffre d’affaires). 

Après la crise, il faudra en tout cas «une politique de relance audacieuse, se basant sur des investissements durables». En faisant encore plus d’efforts, dans la mobilité, la formation, l’innovation, la digitalisation… et toujours, l’environnement et le logement. «D’un point de vue global, la politique du logement telle que prévue par le programme gouvernemental s’adonne à l’illusion que les pouvoirs publics pourraient à eux seuls maîtriser le défi de la création de logements abordables de qualité et en quantité. En ce sens, la Chambre des métiers propose un modèle ayant pour objectif de réunir les efforts du secteur public et privé.» Le comité de la Chambre soulève également, dans son avis, une «pénurie de terrains viabilisés» pour la création de zones d’activité économique (ZAE) et propose de rechercher des synergies au niveau de la Grande Région.

Il n’oublie pas Fage, qui a retiré son projet d’implantation d’une usine de yaourts au Grand-Duché. Et réclame à ce sujet une simplification des procédures administratives et la définition de critères d’évaluation pour analyser les demandes d’implantation d’envergure.