Les deux nouveaux bâtiments des Centres de compétences de l’artisanat occupent 5.000m² dans la zone d’activités économiques Krakelshaff. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Les deux nouveaux bâtiments des Centres de compétences de l’artisanat occupent 5.000m² dans la zone d’activités économiques Krakelshaff. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le centre de formation en génie technique du bâtiment et en parachèvement déménage dans de nouveaux locaux à Bettembourg. Quatre ans après sa création, il souhaite poursuivre son expansion «horizontale et verticale».

Deux longs bâtiments géométriques, tout en bois, ont fait leur apparition au cœur de la zone d’activités économiques Krakelshaff, à Bettembourg. Étalés sur 5.000m², ils visent à accueillir les formations professionnelles des Centres de compétences de l’artisanat. Spécialisés en génie technique du bâtiment (électricité, chauffage, sanitaires, ascenseurs…) et en parachèvement (toiture, carrelage, peinture…), ces derniers couvrent une large panoplie de métiers liés à la construction artisanale, mais pas que, puisqu’ils proposent aussi des formations en management et soft skills par exemple. Ils travaillent aussi au , pour aider à la digitalisation des entreprises du secteur.

Jusqu’à maintenant, le centre partageait ses activités entre plusieurs sites en location à Contern, Bascharage, Esch-sur-Alzette et Bettembourg, dans les bâtiments de Neobuild. Depuis le 1er février 2021, ses nouveaux locaux sont opérationnels. Le déménagement suit donc son cours, le but étant de «rapatrier tout le monde d’ici au 5 mars», explique Marc Ant, administrateur délégué. Le projet date d’il y a quatre ans, pour des travaux démarrés il y a deux ans et demi. Un investissement à la charge du Centre de compétences, dont le montant reste confidentiel. Le terrain, de 2,45 hectares au total, a été mis à disposition par les ministères de l’Économie et des Classes moyennes.

Une architecture entre tradition et modernité

Le site se compose donc de deux blocs symétriques, l’un dédié au génie technique, l’autre au parachèvement. Une odeur de neuf et de bois règne dans chaque partie. Chacune se divise encore en deux, entre les espaces «bureaux», où, derrière les grandes baies vitrées, se trouvent aussi des salles de conférence ou de formation théorique, et les «halls». Ces derniers, de 900m² chacun, possèdent des rails au sol permettant de les cloisonner en quatre parties distinctes, où pourront se tenir des formations pratiques de manière simultanée.

Un puits de lumière traverse les «sheds» (parties de toit en dents de scie) pour venir éclairer la charpente boisée. «C’est une démonstration du savoir-faire de l’artisanat», lancent fièrement l’administrateur délégué et les présidents des deux centres, Marc Herckes pour le parachèvement et Jean-Claude Wauters pour le génie technique. Qui se félicitent de bâtiments de classe énergie AAA pour les espaces administratifs et classe A pour les deux halls, dont les toits sont remplis de panneaux photovoltaïques. Ils parlent d’un site «emblématique de l’artisanat». Au milieu, une grande cour couverte servira aux formations en extérieur. Le parking entoure le tout, en plus d’arbres fruitiers prêts à pousser.

Vides, les pièces le resteront, puisqu’il n’est pas prévu d’y installer de matériel fixe pour les formations. «Tout sera sur roulettes et stocké dans des containers», explique Marc Ant. Un moyen de «gagner en flexibilité», sans laquelle «on aurait eu besoin de 10 fois ce volume».

5.622 formations organisées, 1.396 en 2020

L’installation marque une étape importante dans l’histoire des Centres de compétences, fondés en 2016, mais complètement opérationnels depuis 2017. En un peu plus de trois ans, ils ont organisé 5.622 sessions de formation, pour 21.550 participants.

Ils se financent via leur association Fongeco, qui gère les cotisations des 2.000 sociétés membres, à hauteur de 0,5% de leur masse salariale annuelle. Ce qui leur permet un accès gratuit aux formations pour leurs employés, alors qu’il est payant pour les autres entreprises (moins de 5% de la demande), pour des tarifs pouvant varier de 250 à plus de 700 euros par personne et par formation. L’offre ne s’adresse pas aux particuliers.

Attention de ne pas confondre avec l’Institut de formation sectoriel du bâtiment (IFSB), situé juste en face, qui s’occupe plutôt de la formation dans le gros œuvre ou les travaux publics et vise de plus grosses sociétés. Les deux sont totalement indépendants l’un de l’autre, bien que complémentaires.

Marc Ant tire un bilan satisfaisant des premières années d’existence du centre de formation. «Nous avons largement dépassé ce qui était prévu dans le business plan», dit-il, sans communiquer de chiffre d’affaires. L’actionnariat se compose de plusieurs fédérations artisanales.

Des projets à venir

En plus d’environ 150 formateurs extérieurs, le centre emploie 19 salariés. Trois recrutements sont en cours, dans l’administratif, le génie technique et le parachèvement. Le Covid-19 a bousculé les activités au niveau de la demande mensuelle, entre les périodes d’arrêt et de rattrapage. Au final, le centre a organisé 1.396 sessions en 2020, soit 717 de moins qu’en 2019, pour 6.500 participants, 1.025 de moins que l’année précédente. Aujourd’hui, les ateliers se poursuivent en présentiel, avec des groupes réduits.

Les projets ne s’arrêtent pas là. Le terrain pourrait accueillir deux nouveaux bâtiments, même si aucune date n’a été fixée pour le moment. Surtout, Marc Ant prévoit une «expansion horizontale et verticale» en «couvrant de plus en plus de métiers» et en apportant dans chacun «de plus en plus de niveaux de formation». S’il formait les niveaux 1 à 4 du , il devrait prochainement proposer les niveaux 5 et 6, sur 8 au total.

La formation continuera aussi de s’adapter aux demandes des entreprises et aux challenges à venir, comme l’économie circulaire ou encore la domotique. «Nous faisons de l’ingénierie de formation», résume Marc Ant.