Philippe Emond,  administrateur exécutif  de  Bilia-Emond , sera aux commandes de la plus grande concession BMW de la Grande Région. (Photo: Maison Moderne)

Philippe Emond, administrateur exécutif de Bilia-Emond , sera aux commandes de la plus grande concession BMW de la Grande Région. (Photo: Maison Moderne)

Avec la fin des travaux de gros œuvre de sa future concession BMW et Mini, le groupe Bilia-Emond s’apprête à entamer la seconde partie d’un chemin tracé en commun en 2016. Philippe Emond, administrateur exécutif Bilia-Emond, évoque pour Paperjam l’importance stratégique de ce projet. 

Vous venez de célébrer la «fête du bouquet», marquant la fin des travaux de gros œuvre de votre future concession Bilia-Emond. Quel est votre état d’esprit au moment de franchir cette étape importante? 

Philippe Emond. – «Comme c’est le cas dans le secteur automobile, on voit que dans celui de la construction, l’humain est encore important. C’est tout de même autre chose d’être sur place, dans les murs, d’être avec des gens heureux de se voir dans le cadre d’un beau projet plutôt que d’être à distance et de regarder ce même projet sur un écran ou des plans. Cette «fête du bouquet» a été l’occasion de partager les choses entre les différents corps de métier, le promoteur, l’architecte, BMW, les clients que nous sommes… L’humain commence à reprendre de la place, et c’est une bonne chose. 

Le , était un fameux challenge pour les équipes, les attentes étaient importantes de la part des clients…

«Il était important de montrer une évolution – à nos clients, mais même aussi envers BMW ou Mini – et je pense que c’est ce que tout le monde attendait.


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Les changements ont été concrétisés via un investissement dans les locaux, mais aussi une réorganisation et une adhésion des employés dans notre vision.  Car sans eux, il est impossible de réussir et d’obtenir les niveaux de satisfaction témoignés par nos clients actuellement. C’est aussi avec eux que nous préparons le futur, avec ce nouveau bâtiment qui sera livré l’année prochaine. Un environnement favorable et un bel outil, cela ne peut avoir que des impacts positifs sur notre travail et notre performance.

Un investissement de 55 millions d’euros

Dans quelle mesure ce nouvel outil va-t-il renforcer le positionnement de BMW et de la concession Bilia-Emond sur le marché luxembourgeois?

«Je n’ai pas la prétention de vouloir faire mieux que mieux. Mais nous sommes actuellement dans le top 3 au niveau des nouvelles immatriculations.  Nous allons poursuivre notre stratégie, à la base de notre partenariat entre Bilia et Emond, c’est-à-dire en mettant nos ressources en commun et en arrêtant la concurrence exacerbée entre deux distributeurs de la même marque. Avec cette nouvelle installation à la Cloche d’Or, nous souhaitons nous donner les moyens de nos ambitions. Cette future concession sera plus accessible, plus moderne, plus confortable tant pour nos clients que pour nos employés, va permettre de continuer ce que nous avons construit depuis cinq ans. Nous n’avons réalisé qu’une partie du chemin.

Avec . C’est un investissement conséquent?

«Oui. Un projet qui est réalisé avec le groupe Schuler et un investissement immobilier de 33 millions d’euros, le prix du terrain est d’environ  15 millions d’euros, plus 7 millions d’euros en équipement. Si je calcule bien, l’investissement est donc de 55 millions d’euros. 

Des constructeurs comme . Comment le secteur va-t-il évoluer?

«Je ne sais pas de quoi va être fait l’avenir. Il faudra être attentif aux parts de marché venant du digital, mais également de la proximité. Je ne suis plus un débutant, et je peux vous dire que j’ai vu et entendu pas mal de choses qui ne se sont finalement pas réalisées. On allait vendre des voitures via le numérique, et cela n’a pas fonctionné. On a dit aux concessionnaires que le futur devait passer par le multimarque. Nous ne l’avons pas fait. On nous a dit que les voitures allaient se vendre dans les supermarchés, ça n’a pas fait long feu. Tout comme les sites du style Vente Privée: ça n’a pas fonctionné, sauf pour de rares opérations de déstockage. Je ne sais pas qui va prendre plus de risques entre celui qui misera entièrement sur le digital et celui qui gardera un contact humain.

Je ne veux pas parler à la place du consommateur, mais il y a encore un avenir pour la distribution en direct: on voit bien que si la crise sanitaire s’arrête demain, le consommateur voudra revenir, entrer dans la concession, s’asseoir dans une voiture... Il souhaitera l’essayer et surtout pouvoir parler à un humain au moment de faire des choix.»