Marcel Leyers, CEO de la BIL, se félicite que la banque ait concrètement fait partie de la solution à la crise sanitaire. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne/archives)

Marcel Leyers, CEO de la BIL, se félicite que la banque ait concrètement fait partie de la solution à la crise sanitaire. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne/archives)

Le moteur de la BIL a bien résisté aux soubresauts de l’économie tout au long de l’exercice 2020. Le résultat net est toutefois en recul de 10%, grevé par les coûts du risque lié à la pandémie.

Les résultats de la BIL, publiés jeudi 29 avril, sont bien à l’image de ce que la population luxembourgeoise a vécu en 2020. Une activité économique en berne, des risques accrus, et de l’épargne qui gonfle, faute de pouvoir l’injecter dans l’économie.

Sur le dernier exercice, la banque luxembourgeoise a enregistré un produit net bancaire à hauteur de 555 millions d’euros. Une baisse de 2% par rapport à 2019 (563 millions).

Les dépôts de la clientèle ont augmenté de 4,1%, à 19,8 milliards. Les clients ont réduit leurs dépenses et leurs investissements, freinés par la pandémie. Ils ont par contre continué à emprunter, notamment pour financer l’achat de biens immobiliers. Sur l’année 2020, les prêts hypothécaires ont en effet grimpé de 15,2%.

Le confinement a pesé sur l’activité commerciale

La BIL observe que la période de confinement (couvre-feux, restrictions des déplacements) a pesé sur le développement commercial, surtout sur l’activité de gestion de patrimoine, et les activités transactionnelles (paiements et courtage) dans toutes les lignes de métier.

Au terme de l’exercice, le résultat net est de 101 millions d’euros, en recul de 10% (112 millions en 2019). Le bénéfice de l’année a été grevé par le coût du risque des activités ordinaires, qui a atteint 63 millions d’euros l’an dernier, contre seulement 27 millions un an plus tôt.

Pour l’année 2021, la BIL estime que «les défis devraient perdurer». Même si elle se déclare prête à reconstruire pour une croissance durable, ses actionnaires, réunis en assemblée générale, ont décidé de placer le bénéfice en réserve «afin de soutenir le développement de la banque et d’investir dans l’avenir». Aucun dividende ne sera donc versé, ni pour l’actionnaire de référence, le chinois Legend Holdings, ni pour l’État luxembourgeois, qui détient 10% du capital.

Plus de 2.800 moratoires

Banque historique de la Place luxembourgeoise, la BIL a travaillé en concertation avec le gouvernement luxembourgeois pour mettre en place des mesures de soutien à l’économie. Au cœur de la crise, elle a accordé plus de 2.800  sur les crédits, mais précise qu’actuellement, la grande majorité des clients ont repris le rythme normal des remboursements.

«L’économie luxembourgeoise est chère à notre cœur, et c’est une fierté pour nous d’avoir pu participer à son redressement. Je suis convaincu que nos clients et nos collaborateurs bénéficieront des investissements que nous avons réalisés en ces moments difficiles», a commenté le CEO, .