La station de sports d’hiver de Jackson Hole accueille ce week-end les banquiers centraux de la planète. (Photo: Shutterstock)

La station de sports d’hiver de Jackson Hole accueille ce week-end les banquiers centraux de la planète. (Photo: Shutterstock)

Les grands banquiers centraux sont réunis à Jackson Hole, aux États-Unis, pour une réunion annuelle qui donne fréquemment le ton des politiques monétaires futures. Cette année, c’est surtout le discours du président de la Fed, Jerome Powell, qui est attendu.

C’est un peu le Davos ou le G7 des banquiers centraux. Depuis ce jeudi 22 août, les grands argentiers de la planète ainsi que les grands économistes sont réunis à Jackson Hole, au cœur des montagnes du Wyoming, pour leur réunion annuelle.

Un rendez-vous qui n’a rien d’officiel, mais qui se tient depuis 1982 dans le nord-ouest des États-Unis et qui est devenu, au fil du temps, une grand-messe dont les moindres paroles sont décortiquées par tous les experts de la finance.

L’événement de cette année a pour thème les «défis de la politique monétaire». Et, de fait, l’événement marquant de l’édition 2019 devrait être le discours du président de la Fed, ce vendredi 23 août dans l’après-midi.

Powell à la barre

Trois semaines après  depuis dix ans, Jerome Powell prendra la parole pour la première fois. Les investisseurs attendent de lui qu’il s’étende sur la stratégie de la Banque centrale américaine pour le futur, alors que les analystes misent sur une nouvelle baisse des taux à la mi-septembre. Et que le président Trump l’y pousse fortement, n’hésitant pas à maltraiter son indépendance.

Le contexte économique international vit une période de turbulences. L’Allemagne, moteur de l’Europe, risque d’entrer en récession, et l’économie américaine est actuellement diagnostiquée en crise potentielle pour 2020 ou 2021 et, dans tous les cas, en fin d’un très long cycle haussier.

Dans les minutes de la réunion de fin juillet publiées par la Fed ce début de semaine, on apprend que la décision de réduire les taux d’un quart de pour cent a été motivée par la faible croissance mondiale et les tensions commerciales, deux facteurs de risque de ralentissement de la croissance outre-Atlantique.

Discours historiques à Jackson Hole

Dans ce contexte de relative inquiétude, les banquiers centraux sont perçus comme les pompiers de service, les seuls acteurs encore capables de pouvoir relancer la croissance d’un continent.

La planète financière sera donc attentive aux différents messages délivrés au cours du symposium de Jackson Hole. Elle se souvient, en effet, qu’en 2014, Mario Draghi, le président de la BCE, avait franchi un premier pas vers une politique monétaire plus accommodante en zone euro. Six mois plus tard, l’institution de Francfort lançait un vaste programme de «quantitative easing», consistant à inonder le marché de liquidités.

Une autre surprise viendra-t-elle à nouveau de «Super Mario», à deux mois de la fin de son mandat, le 31 octobre prochain? Pas si sûr. Il devrait sans doute afficher une certaine prudence alors que les marchés s’attendent à ce qu’il annonce  lors de la réunion des gouverneurs des banques centrales de la zone euro, le 12 septembre prochain, et que les taux obligataires de la France et de l’Allemagne glissent déjà en territoire négatif.