L’Autofestival représente jusqu’à 30% des ventes annuelles de certains acteurs du secteur.  (Photo: Shutterstock)

L’Autofestival représente jusqu’à 30% des ventes annuelles de certains acteurs du secteur.  (Photo: Shutterstock)

Alors que la 57e édition de l’Autofestival approche à grands pas, les concessionnaires ont mis les bouchées doubles pour accueillir les clients. Les mesures sanitaires sont en place, les stocks sont remplis, mais la menace d’un nouveau lockdown fait craindre le pire aux acteurs du secteur. 

Les concessionnaires sont prêts. . Représentant jusqu’à 30% des ventes annuelles des acteurs du secteur au Luxembourg, et au sortir d’une année 2020 marquée par une crise sanitaire et lors de laquelle l’automobile a fait grise mine, le rendez-vous fait office de phare dans la nuit.

«Cette année, ça va être différent, ce sera un festival pas comme les autres», explique-t-on chez Losch, l’importateur unique d’une dizaine de marques au Luxembourg, dont VW, Audi, Porsche, Skoda ou encore Seat. Chez eux, une plateforme en ligne a été mise en place, sur laquelle les consignes sanitaires sont rappelées et via laquelle des rendez-vous peuvent être fixés. «On invite les gens à prendre rendez-vous. Bien sûr, les clients peuvent venir sans, mais c’est mieux avec», détaille l’importateur.

«C’est un peu plus compliqué, mais les mesures sont bien intégrées, chacun sait qu’il doit être vigilant. Dans les concessions, il y a de la place, nous avons un grand showroom, les véhicules sont désinfectés en permanence», rapporte M. Devillet, patron d’Autopolis. Pour l’occasion, une trentaine de personnes ont été embauchées, venant s’ajouter aux 300 salariés de l’entreprise.

Même son de cloche chez les autres spécialistes de l’automobile, où l’on assure que cette 57e édition de l’Autofestival, rallongée pour l’occasion, se déroulera sous le signe de la sécurité et des règles sanitaires. «C’est un contexte très particulier, mais, comme tout le monde, nous avons mis en place des procédures. Nous sommes surtout contents de pouvoir le faire. Et il n’est pas à exclure que les gens soient au rendez-vous, entre l’envie de se faire plaisir et le fait que les autres modes de transport ne sont soit pas disponibles, soit pas rassurants, en ces temps de pandémie», témoigne Olivier François, marketing manager de Bilia-Emond (BMW et Mini, entre autres).

Quid des stocks?

Avec des lignes de production qui tournaient au ralenti – quand elles n’étaient pas à l’arrêt – pendant une partie de l’année 2020, nombreux sont les concessionnaires qui ont rencontré, au Luxembourg comme ailleurs, des difficultés pour se réapprovisionner. Un problème réglé depuis, d’après les acteurs du milieu, qui se sont organisés pour que cette problématique ne vienne pas ternir l’Autofestival.

«Chez Autopolis, nous avons mis les moyens. Nous avons pris la décision de commander de manière beaucoup plus importante, dès le mois d’octobre, une vingtaine de pour cent en plus que d’habitude, et ainsi d’augmenter fortement nos stocks pour proposer suffisamment de véhicules disponibles. Cela permet également d’anticiper le risque d’une potentielle troisième vague et que nous ayons déjà tout sous la main pour les clients», explique M. Devillet, qui précise: «On a eu un peu de chance chez nous avec nos marques, mais certaines autres ont vraiment connu des difficultés. Certaines pièces, qui sont fabriquées pour plusieurs marques, n’étaient plus produites, ça a rendu la situation compliquée pour certains».

Ce que confirme Bilia-Emond, qui indique que tout est cependant rentré, depuis, dans l’ordre: «En 2020, nous avons connu une période où les usines ont été arrêtées. Quand elles ont redémarré, la priorité était de produire les modèles vendus à travers le monde entier. Nous nous sommes retrouvés avec des stocks assez réduits, mais tout est depuis revenu à la normale pour nos marques en vue de l’Autofestival.»

La menace du lockdown

Si les concessionnaires semblent avoir mis tout en œuvre pour que cette période – véritable baromètre pour l’automobile luxembourgeois – se déroule sans embûches, la véritable inconnue ne se trouve pas entre leurs mains.

«Même s’il n’y a pas de moment idéal, le lockdown est tombé au mauvais moment. C’est extrêmement compliqué à organiser. Encore maintenant, nous sommes suspendus aux discours du Premier ministre. Si nous repassions en lockdown au 31 janvier, ça rendrait les choses plus compliquées. Pour ne pas dire catastrophiques pour le marché», développe-t-on chez Bilia-Emond.

En 2020, l’intensité de la crise du Covid-19 a provoqué une baisse des nouvelles immatriculations de près de 18% des voitures pour particuliers, alors que l’année 2019 avait établi de nouveaux records. «Cette année ne sera pas une année comme les autres. Quant à parler de tendances, il faudra attendre que le festival soit passé pour tirer les conclusions de l’état du marché», conclut-on chez Losch.