Corinne Lamesch, présidente de l’Alfi, estime que la compétitivité du secteur passe par le développement de nouveaux créneaux. (Photo: Anthony Dehez)

Corinne Lamesch, présidente de l’Alfi, estime que la compétitivité du secteur passe par le développement de nouveaux créneaux. (Photo: Anthony Dehez)

Chaque rentrée est synonyme de chantiers à mettre en œuvre pour les acteurs du secteur financier. Pour clôturer cette série sur les défis de la Place, Corinne Lamesch, la nouvelle présidente de l’Alfi, revient sur les développements potentiels pour le secteur de l’industrie des fonds.

De prime abord, rien à signaler. Avec près de 4.500 milliards d’actifs sous gestion, le Luxembourg reste de loin la seconde place financière mondiale, derrière les États-Unis, en matière de fonds d’investissement. Mais la nouvelle présidente craint cependant la concurrence des autres centres financiers et insiste sur la nécessité pour le Luxembourg de rester compétitif.

Et, pour elle, de nouveaux terrains sont à conquérir. En suivant la manière dont le pays a su saisir sa chance avec les fonds Ucits, en faisant figure de pionnier à la fin des années 1980.

Aujourd’hui, nous devons être pionniers dans les produits de finance durable et dans les nouveaux produits de pension.
Corinne Lamesch

Corinne LameschprésidenteAlfi

«Aujourd’hui, nous devons être pionniers dans les produits de finance durable et dans les nouveaux produits de pension», expliquait la présidente de l’Alfi lors d’un récent entretien avec la rédaction de Paperjam. Soutenus par les objectifs du gouvernement, les différents acteurs de la Place misent sur les nouvelles revendications des investisseurs, tirés par la génération montante. Une jeunesse déterminée, qui souhaite que son argent soit injecté dans le soutien à des défis comme la lutte pour le climat, l’environnement ou des entreprises capables de miser sur le respect humain.

Le phénomène se développe dans les fonds également et insiste pour que le Luxembourg soit à la pointe sur le sujet. «C’est un gros dossier et tout reste à construire, mais je suis convaincue que le Luxembourg peut devenir LA place financière durable.»

Une offre de pension transfrontalière

La représentante de l’Alfi estime que le secteur des fonds luxembourgeois doit aussi saisir l’opportunité des nouveaux produits de pension créés au niveau européen.

Le Pepp (Pan-European Personal Pension Product) est un récent produit de pension volontaire qui vient compléter l’offre des second et troisième piliers, mais qui a pour grand avantage d’être uniformisé au niveau européen.

«Notre savoir-faire dans la distribution transfrontalière nous offre les meilleurs atouts pour nous positionner sur ce nouveau produit», pointe Corinne Lamesch, très enthousiaste sur ce sujet.

«La directive a été approuvée en avril dernier. Nous attendons les dispositions pratiques. Mais il faut avancer rapidement pour profiter de notre avantage.» En faisant fi des critiques qui notent que ses règles ne sont pas encore parfaitement ajustées. «Mais lors du lancement des Ucits, la réglementation n’était pas parfaite non plus», conclut la présidente de l’Alfi.