Alexeï Mordachov bénéficiait, en 2006, du soutien des managements d’Arcelor pour contrer l’OPA de Lakshmi Mittal. (Photo: Shutterstock)

Alexeï Mordachov bénéficiait, en 2006, du soutien des managements d’Arcelor pour contrer l’OPA de Lakshmi Mittal. (Photo: Shutterstock)

L’oligarque russe Alexeï Mordachov vient d’être inclus dans la liste des personnes sanctionnées par l’Union européenne. L’homme n’est pas un inconnu sur la Place: Jeannot Krecké était allé le chercher en 2006 pour être le chevalier blanc d’Arcelor ciblé par l’OPA de Lakshmi Mittal.

L’arrivée dans le jeu de cette OPA avait suscité de forts remous au sein du gouvernement de l’époque. Si, du côté du ministère de l’Économie, Alexeï Mordachov et sa compagnie Severstal apparaissaient comme le chevalier blanc idéal, du côté du ministère des Finances, on s’inquiétait de voir arriver les Russes au Luxembourg et potentiellement sur la Place.

Ce sera finalement le ministère des Finances et  (CSV) qui auront le dernier mot dans cette lutte d’influence. Le contrat passé entre Arcelor et Severstal sera rompu à l’amiable avec à la clé un chèque de 140 millions d’euros d’indemnités pour le Russe. À l’époque, Alexeï Mordachov avait reçu le soutien des autorités politiques de son pays, vexées de l’utilisation faite par du thème de la «menace russe». On pouvait imaginer, si l’affaire s’était conclue, dans quel embarras aurait pu être Arcelor, dont le management soutenait Alexeï Mordachov.

Actionnaire de référence de National Media Group

Plus que pour son activité métallurgique, Alexeï Mordachov est sanctionné pour ses liens avec les décideurs russes. Président de Severgroup, il est actionnaire à hauteur d’environ 5% de Rossiya Bank considérée comme la banque personnelle des hauts fonctionnaires de la Fédération de Russie. «Depuis l’annexion illégale de la Crimée, Rossiya Bank a ouvert des succursales à travers la Crimée et Sébastopol, consolidant ainsi leur intégration dans la Fédération de Russie», estiment les autorités européennes.

«En outre, Severgroup détient des participations considérables dans le National Media Group, qui contrôle des chaînes de télévision soutenant activement la politique de déstabilisation de l’Ukraine menée par le gouvernement russe. De plus, Severgroup est propriétaire de la société JSC Power Machines qui est responsable de la vente de quatre turbines éoliennes à la péninsule occupée de Crimée.»