1. Évolution du nombre de travailleurs frontaliers
Depuis mai dernier, habitant en France, en Belgique ou en Allemagne passent la frontière luxembourgeoise pour venir y travailler.
Hormis le tassement autour de la crise financière de 2008, la hausse constante du nombre de frontaliers s’est accélérée ces dernières années.
Si l’augmentation était de 3,7% en moyenne par an entre 2005 et 2018, elle est de 4,6% entre janvier 2017 et janvier 2018, et de 4,7% entre cette dernière date et janvier 2019.
À noter que les travailleurs détachés – estimés à quelque 8.000 par la Fondation Idea – font partie du comptage des travailleurs frontaliers. Or ceux-ci, résidents d’un pays voisin et employés d’une entreprise luxembourgeoise, sont détachés dans leur pays de résidence et ne franchissent donc pas la frontière au quotidien pour travailler.
2. Répartition des frontaliers par pays de résidence
Les frontaliers français continuent de représenter la moitié du contingent. depuis l’an dernier.
3. Salaire annuel moyen des frontaliers selon leur pays de résidence
En 2018, les frontaliers français touchaient environ 10.500 euros de moins que leurs collègues belges et presque 8.300 euros de moins que leurs collègues allemands.
Un écart dû au fait que les frontaliers provenant de l’Hexagone sont souvent plus jeunes et travaillent davantage dans des activités moins rémunérées comme l’horeca ou le commerce, ou encore dans des métiers dits moins qualifiés
4. Évolution du nombre d’usagers des CFL
Cette augmentation de la population frontalière se traduit notamment par une hausse du nombre d’usagers des CFL: plus de 70% entre 2003 et 2018. La forte demande observée sur les lignes traversant la frontière française n’y est certainement pas étrangère.
5. Estimation du nombre de frontaliers à l’horizon 2040
Selon une projection de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), le nombre de frontaliers va continuer de croître pour atteindre environ 580.000 individus à l’horizon 2040.
La part des personnes résidant au Luxembourg sur le nombre total de travailleurs représenterait alors seulement 40%, contre 54% actuellement.
Une évolution du marché de l’emploi et de la démographie du Luxembourg et de la Grande Région qui pose d’ores et déjà de nombreuses questions en matière de mobilité et d’infrastructures.