Au Grand-Duché, il est possible d’obtenir la nationalité luxembourgeoise de plusieurs façons. On parle d’«option», c’est-à-dire une série de cas permettant d’ouvrir la nationalité luxembourgeoise aux personnes non luxembourgeoises.

. Depuis le 8 mars 2017, la plus connue est l’option numéro 1, qui permet d’obtenir un passeport grand-ducal à condition d’avoir un grand-parent luxembourgeois. Dans une réponse à une question parlementaire du député  , le , la ministre de la Justice, (déi Gréng), y précise quelques chiffres. Ainsi, depuis la création de cette option, 2.502 personnes ont pu accéder à la nationalité luxembourgeoise.

Dans le détail, dès 2017, ce sont 52 personnes qui ont utilisé cette fameuse option, puis 416 personnes en 2018. En 2019, un pic a été atteint avec 855 personnes, puis 557 personnes en 2020 et 622 personnes en 2021.

Selon les données en possession du ministère de la Justice, 500 personnes sur 2.502 en question vivent au Luxembourg. Mais 1.100 personnes vivent en France, environ 400 en Belgique, 130 en Allemagne, 100 au Royaume-Uni, 75 aux États-Unis et 20 au Brésil. «Il est impossible de déterminer si ces personnes ont déjà vécu au Luxembourg», a précisé la ministre dans sa réponse.

Pour autant, avoir un parent luxembourgeois ne semble pas avoir augmenté outre mesure le nombre de «nouveaux Luxembourgeois». Pour rappel, en 2021, 6.801 personnes ont obtenu la nationalité luxembourgeoise à la suite des procédures de naturalisation, d’option ou de recouvrement.

Un choix personnel

De nombreuses personnes font le choix de la nationalité luxembourgeoise, car elles se sont installées et intégrées socialement et professionnellement dans le pays depuis plusieurs années. «Dans la mesure où je vis au Luxembourg depuis 2012, j’ai choisi la naturalisation. Cela faisait quelque temps que l’idée me trottait dans la tête car j’avais envie de voter aux législatives», explique Catherine, née en Belgique, avant d’ajouter: «Finalement, le confinement du printemps 2020 m’a permis d’avoir du temps pour travailler mon luxembourgeois afin de passer l’examen de langue et de préparer le test de connaissance du pays. Au final, après les trois examens, j’ai dû patienter quelques semaines pour recevoir en décembre de la même année une lettre m’annonçant comme étant de nationalité luxembourgeoise.»

Hélène, avocate dans un grand cabinet, est née au Luxembourg, mais de parents français. Elle a toujours vécu dans la capitale et a décidé d’obtenir la nationalité luxembourgeoise en 2019. Pour cela, elle avait l’embarras du choix. «Dans mon cas, je pouvais obtenir la nationalité de plusieurs façons. En prouvant que j’étais résidente depuis au moins 20 ans dans le pays et que je maîtrisais la langue, j’ai obtenu ma nouvelle nationalité», explique-t-elle.

Les possibilités sont effectivement nombreuses. Par exemple, une personne non luxembourgeoise, mais née au Grand-Duché, peut demander la nationalité dès ses 12 ans à condition d’y résider depuis au moins 5 ans. Une personne ayant effectué 7 années de sa scolarité dans le cadre de l’enseignement public luxembourgeois ou de l’enseignement privé au Luxembourg peut également faire une demande de nationalité par option. Tout comme une personne qui réside au Luxembourg depuis au moins 20 ans.

Faire le choix d’une nouvelle nationalité n’est pas sans conséquence et ouvre également des devoirs. Il faut rappeler qu’au Luxembourg, le droit de vote est obligatoire. Si le passeport luxembourgeois permet de voyager facilement, il permet aussi de voter. Pour certains, c’est également une démarche plus profonde dans un processus d’intégration.

«Je peux effectivement demander la nationalité luxembourgeoise, car j’y habite depuis maintenant 23 ans et que je maîtrise quand même bien la langue et l’histoire du pays. Pourtant, j’avoue que je ne me sens pas encore assez proche de la culture luxembourgeoise pour m’y inclure totalement. Pour moi, c’est une démarche presque spirituelle d’obtenir une nouvelle nationalité. J’y réfléchis de plus en plus, j’ai fondé une famille au Luxembourg et mes enfants sont Luxembourgeois. Ils ont d’ailleurs une bien meilleure connaissance de cette culture luxembourgeoise que moi, mélange de tendances multiculturelles et de traditions très locales», conclut David, expert financier, encore très attaché à sa nationalité britannique.