Lavage de mains et distanciation sociale restent les règles élémentaires pour ne pas propager le coronavirus. (Photo: Shutterstock)

Lavage de mains et distanciation sociale restent les règles élémentaires pour ne pas propager le coronavirus. (Photo: Shutterstock)

Le déconfinement commence, mais le coronavirus reste. Pour reprendre l’activité sans risquer de nouvelles contaminations, respect des règles de base, nettoyage régulier des surfaces et du matériel ou encore limitation d’accès aux espaces communs s’imposent.

Lundi, les chantiers rouvriront et plusieurs centaines de salariés retourneront sur le terrain. Ce sera la première étape d’un déconfinement progressif de l’économie luxembourgeoise. L’ASTF (Association pour la santé au travail des secteurs tertiaire et financier) et le STI (Service de santé au travail de l’industrie) nous livrent leurs conseils sanitaires pour une reprise en toute sécurité, afin d’éviter la .

1) Les règles de base, toujours d’actualité

«Le plus important, c’est vraiment de respecter les règles d’hygiène de base édictées depuis le début et qui n’ont pas changé», insiste le Dr Patrizia Thiry, directrice générale de l’ASTF. Garder une distance de deux mètres entre chaque personne, éternuer dans son coude, se laver régulièrement les mains, éviter de se toucher le visage…

À ce sujet, il ne suffit pas de se tremper les doigts, souligne le Dr Benoît Lavalleye du STI. Il faut mouiller ses mains et les frotter trente secondes avec du savon avant de rincer. Sans oublier la zone entre les doigts et les ongles. Il renvoie au qu’il a élaboré avec la Fedil, fédération des entreprises de l’industrie luxembourgeoise. Selon lui, le lavage doit se faire à minima en début de journée, à chaque changement de tâche, toutes les deux heures en cas de port non permanent de gants, après un contact impromptu avec d’autres personnes ou le port d’objet manipulé par d’autres et avant de boire, manger ou fumer.

Les deux docteurs préconisent aussi la mise à disposition de gel hydroalcoolique sur le lieu de travail.

2) Porter un masque

, le port du masque devient obligatoire quand la distanciation sociale de deux mètres ne peut être respectée. 

«Porter un masque en tissu, cela peut même être un foulard, permet de protéger l’autre», précise Patrizia Thiry. «Plus il y a de monde qui le porte, mieux c’est.»

3) Chacun ses affaires

Selon l’ASTF et le STI, il ne vaut mieux pas partager son matériel, que ce soit le clavier et la souris d’ordinateur, les stylos ou les outils. Le STI conseille aussi de laver régulièrement téléphone, lunettes, bouchons d’oreilles et tenues de travail. Pour le portable, «lingettes désinfectantes, morceau de tissu imprégné de javel diluée ou d’alcool à 70°» feront l’affaire pour Benoît Lavalleye. «Ne pas se limiter à l’écran et oublier la coque, les côtés», avertit-il. L’opération est à répéter au minimum une fois par jour. Il poursuit: «Concernant le lavage des vêtements, il faut savoir que le virus est neutralisé s’il est exposé à une température de 56°C pendant 30 minutes. Un lavage à 60°C avec l’utilisation de savon pour la lessive devrait suffire.»

4) Nettoyer les espaces communs…

Dans les espaces communs, une hygiène extrême est de mise pour éviter une contamination par l’intermédiaire des surfaces.

Patrizia Thiry demande de nettoyer les poignées de porte, les boutons d’ascenseur… au moins trois fois par jour: matin, midi et soir avant la sortie des bureaux. «Si possible, les entreprises peuvent mettre des solutions hydroalcooliques ou des mouchoirs devant les ascenseurs», illustre-t-elle. De même, «laissez les portes ouvertes pour que les gens évitent de toucher les poignées».

Benoît Lavalleye propose de passer un coup de lingette désinfectante sur les tables, les chaises, les interrupteurs. D’en mettre aussi à disposition des salariés dans les toilettes. Et d’aérer les locaux au moins deux fois par jour. «La fréquence du nettoyage dépend, à mon sens, de l’intensité d’utilisation», détaille-t-il. «Les produits de nettoyage habituels peuvent convenir puisque le SARS-CoV-2 est entouré d’une enveloppe de lipides facilement dégradés par les tensioactifs contenus dans les savons, les dégraissants, les détergents et les détachants.»

5) …Et en limiter l’accès

Patrizia Thiry recommande de garder réfectoires et salles de réunion fermées, en privilégiant toujours la visioconférence.

Pour les chantiers qui reprendront lundi, le STI fournit une liste de conseils à suivre dans les bungalows ou lieux communs. Diviser par deux la capacité d’accueil, organiser des ordres de passage, décaler les prises de poste, installer des lieux de réunion et de pause en extérieur, privilégier les repas dehors, demander aux salariés d’apporter leurs propres gamelle et thermos…

6) Mêmes règles dans les transports

Bien sûr, ces règles de nettoyage s’appliquent partout ailleurs. «Désinfectez les véhicules et les engins de chantier à chaque changement d’utilisateur et d’utilisation: volant, levier de vitesse, poignées de coffre, de porte, etc.», guide le STI. Les entreprises doivent multiplier le nombre de camionnettes pour ne pas voir plus d’«une personne par rang» à l’intérieur.

7) Ou chez les clients

Pour les travaux chez des clients, les salariés doivent éloigner les occupants de la zone d’intervention, regrouper les consommables utilisés dans un sac fermé. Ne toujours pas leur serrer la main. Le STI conseille aussi de valider avec le client au préalable les conditions d’intervention permettant le respect des consignes d’hygiène.

8) Baisser le nombre de sous-traitants et intérimaires

«Le nombre de sous-traitants et d’intérimaires devra être limité afin de réduire les risques de rencontre et de contact», écrit le STI dans son guide de bonnes pratiques pour le BTP. Ils devront, selon lui, se conformer comme les salariés aux mêmes règles érigées par le gouvernement et l’entreprise.

9) Reprise progressive

«Allez-y doucement», préconise Patrizia Thiry. «Il ne faut pas que tout le monde reprenne en même temps.» Elle suggère de diviser les équipes.

10) En cas de symptômes, alerter son responsable

Enfin, «dès les premiers symptômes, restez chez vous», martèle-t-elle. «Avertissez votre responsable, appelez le médecin et n’allez pas contaminer vos collègues.» Ainsi, le chef de service pourra rapidement déterminer qui a été en contact avec la personne concernée pour d’éventuelles mises en quarantaine.

Des guides pratiques

Comme les entreprises se doivent d’informer leurs salariés sur ces règles, le STI met à leur disposition une série d’affiches, élaborées avec le CDEC (Conseil pour le développement économique de la construction), l’IFSB (Institut de formation sectoriel du bâtiment), la Fédération des entreprises de construction et de génie civil, le Groupement des entrepreneurs de la Fedil, la Fédération des artisans, et avec la collaboration de l’OPP BTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics):

La Fedil a aussi produit un guide de bonnes pratiques à destination des industries: