Xavier Bettel a prévenu: si la situation venait à nouveau à se dégrader, des restrictions pourraient à nouveau être prises. (Photo: SIP / Emmanuel Claude)

Xavier Bettel a prévenu: si la situation venait à nouveau à se dégrader, des restrictions pourraient à nouveau être prises. (Photo: SIP / Emmanuel Claude)

La sortie des mesures décrétées pour faire face au Covid-19 débutera lundi 20 avril. Le processus se fera par étapes. Mais si la pandémie venait à reprendre de la vigueur, de nouvelles restrictions pourraient être décidées. C’est le résumé de la prise de parole très attendue du Premier ministre Xavier Bettel, au sortir du conseil de gouvernement.

Les mesures prises face à la pandémie de Covid-19 et les efforts de chacun portent leurs fruits. Même si le coronavirus reste virulent, une première étape vers un déconfinement graduel sera entamée le lundi 20 avril, .

Le Premier ministre  (DP) en a donné les détails mercredi 15 avril, lors d’une conférence de presse. À partir de lundi prochain:

- Réouverture des chantiers: construction, rénovation, aménagements...;

- Autorisation de reprise des travaux d’extérieur (jardinage, entretien des espaces verts...);

- Réouverture des commerces de bricolage et des centres de recyclage;

- Reprise des activités d’aide et d’assistance dans l’éducation: services ambulatoires de l’aide à l’enfance et à la famille, offres des centres de compétences en psychopédagogie spécialisée, et mesures de prise en charge des élèves en risque de décrochage scolaire.

Cette première phase «durera trois semaines». Des mesures strictes de protection seront prises dans le cadre de cette reprise partielle d’activités: port du masque, distanciation de 2 mètres...

Ce sont : «Les chiffres montrent qu’on peut entrer dans une nouvelle phase», confirme Xavier Bettel.

Mais pas seulement: «Il n’y a pas que le virus à tenir à l’œil, il faut aussi tenir compte des conséquences qu’il peut avoir, des dégâts collatéraux...» Une allusion directe à la quasi-intégralité des secteurs économiques, qui sont fortement éprouvés. «Mais on sait aussi que des gens souffrent de la situation, du confinement, du manque de contacts sociaux», a encore dit le Premier ministre.

Mais si tout cela est une évidence pour le gouvernement, les mesures ne peuvent être prises au prix d’une reprise de l’épidémie, a martelé  (LSAP), ministre de la Santé. Car, si cela devait être le cas, de nouvelles restrictions seront alors à nouveau imposées.

Des masques distribués à toute la population et aux employés

C’est pour éviter ce scénario que le port du masque ou d’une protection buccale sera obligatoire là où la distanciation sociale de 2 mètres ne peut être respectée. va être organisée par le ministère de l’Intérieur, avec l’appui du Syvicol, le Syndicat des villes et communes luxembourgeoises. Chaque personne travaillant au Luxembourg en recevra un aussi. Et la mesure sera également de rigueur dans les écoles ou les transports scolaires, si là aussi les personnes ne peuvent être séparées de 2 mètres.

Le mot d’ordre est toujours de rester chez soi et d’éviter les contacts sociaux.
Xavier Bettel

Xavier BettelPremier ministre

Car ce que Xavier Bettel a appelé la «Phase 2» concernera en effet les écoles. Dès le 4 mai, les cours reprendront dans l’enseignement supérieur et pour les élèves de dernière année du lycée. Le 11 mai, l’ensemble des lycées rouvriront partout. «Les classes seront divisées en deux. Un groupe aura cours dans l’école, l’autre à domicile. On inversera la semaine suivante. Cela doit aider notamment au niveau du transport scolaire.» Enfin, les élèves du niveau fondamental retrouveront leur classe le 25 mai. C’est aussi à cette date que crèches et maisons relais rouvriront aussi.

Pas de date pour l’horeca et les autres commerces

Qu’en est-il du secteur de l’horeca et des autres commerces? Aucune date n’est avancée. «La situation sera évaluée le 11 mai. Il ne serait pas prudent de donner une date avant», a expliqué le Premier ministre.

Les sociétés, entreprises et administrations sont, de manière générale, encouragées à continuer de promouvoir le télétravail tout au long de la sortie du confinement.

Preuve de cette volonté de se montrer extrêmement prudent: toutes les grandes festivités sont interdites jusqu’à la fin du mois de juillet. À l’exception des obsèques et mariages civils, qui seront autorisés pour un nombre maximal de 20 personnes, et à condition de respecter une distance interpersonnelle de 2 mètres.

La Fête nationale ne sera donc pas l’occasion de réjouissances populaires. Quant à la Schueberfouer, pour laquelle on peut nourrir des inquiétudes, «c’est une organisation de la Ville de Luxembourg».

Xavier Bettel a aussi indiqué que ces mesures de «relâchement» ne signifient nullement la fin du confinement. Le mot d’ordre est toujours de rester chez soi et d’éviter les contacts sociaux. Les mesures de confinement actuellement en place et qui concernent les personnes vulnérables et les personnes de plus de 65 ans continueront à s’appliquer au minimum jusqu’à la fin de la première phase.

Si la situation continue à évoluer de façon favorable, «on prendra d’autres mesures» d’assouplissement. Si ce n’est pas le cas, il en ira autrement. .

«Le Premier ministre et la ministre de la Santé peuvent soumettre au conseil de gouvernement à tout moment une proposition visant à réintroduire des mesures de confinement plus strictes lorsque, sur base du monitoring de l’évolution de la situation, il s’avère que les capacités hospitalières risquent d’atteindre un niveau de criticité mettant en cause une bonne prise en charge des malades», précise un communiqué du gouvernement.

8 experts pour mesurer les effets directs et indirects des mesures

Tous les effets directs et secondaires des mesures prises mercredi par le gouvernement seront aussi audités par une commission consultative, qui se compose de  (présidente de la Chambre des salariés et de l’OGBL),  (présidente de Jonk Handwierk), (président de la Chambre de commerce Luxembourg), (expert en éthique), Claudia Monti (médiateur du Grand-Duché de Luxembourg), Gilbert Pregno (psychologue et président de la Commission consultative des droits de l’Homme), René Schlechter (président de l’Ombuds-Comité pour les droits de l’enfant) et du professeur Claus Vögele (professeur titulaire en psychologie de la santé à l’Université du Luxembourg).

Leurs conclusions, comme les chiffres et indications de la Direction de la santé, devront aider l’exécutif à aviser des mesures à prendre à l’avenir. 

Et, afin de parer à toute éventualité, le gouvernement travaille pour le moment à un texte «Pandémie», une base légale qui lui offrirait certains moyens d’action rapide même si l’état de crise n’est pas décrété.