Toutes les heures, une pause s’impose. Même au Web Summit, où le programme est beaucoup trop lourd à digérer. (Photo: Paperjam)

Toutes les heures, une pause s’impose. Même au Web Summit, où le programme est beaucoup trop lourd à digérer. (Photo: Paperjam)

La délégation luxembourgeoise rentrera en fin de journée, mais quittera le Web Summit de Lisbonne à 13 heures. En laissant des conférences à la pelle, tant le menu est trop copieux. Vraiment trop.

Il est sept heures. Au petit-déjeuner, à l’hôtel près de l’aéroport de Lisbonne dans lequel la délégation luxembourgeoise est descendue, et sachant que tout le monde s’en va à 13 heures, faire un check du programme est loin d’être superflu.

Habituellement, on dit «vérifier», mais ici, on «check».

Avant de partir, j’avais à la fois téléchargé l’application du Web Summit et repéré un certain nombre de rendez-vous qui auraient pu m’intéresser ou intéresser ceux qui me lisent.

Pour mercredi, je m’étais mis de côté la conférence de Brad Smith sur «les promesses et les périls de l’âge digital». J’aime bien écouter le président de Microsoft parler, il dit souvent des choses intéressantes.

Histoire de pouvoir garder un œil sur les Luxembourgeois, les start-up ou les officiels – et sur les deux signatures de contrat dont vous ne devriez pas entendre parler avant un moment –, je n’ai pas surchargé ces trois heures de temps.

J’ai juste ajouté l’intervention de Munish Varma, un des conseillers du fonds de la Softbank. «Banking the next billion», promet le pitch – habituellement, on dit «résumé», mais ici, on dit «pitch» – de la conférence. Ce n’est pas du luxe tant il est compliqué de comprendre la stratégie du plus gros fonds d’investissement au monde.

Discrètement, sur LinkedIn, j’étais en train de dealer une interview hors du «scope» – habituellement, on dit «périmètre», mais ici, on dit «scope».

Et puis...

Et puis, j’ai fait une erreur. J’ai rouvert la fonction «calendrier» du Web Summit. L’intelligence artificielle m’a aussitôt suggéré des conférences. Et j’ai fait le tour du menu des dix scènes…

L’horreur.

Après Brad Smith, j’ai ajouté Tony Blair, sur la même scène. L’ancien Premier ministre britannique n’est pas là pour parler de Brexit, ça change des dix autres conférences sur le sujet à cet événement tech, mais d’inclusion. «Non left behind: making work for the many». Sexy comme idée, et de plus en plus à la mode.

Tant qu’à être dans la «vibe» – habituellement, on dit «tendance», mais ici, on dit «vibe» –, j’ai ajouté l’intervention de Constance Lehman, de la Harvard Medical School, sur la possibilité de prédire un cancer du sein cinq ans avant qu’il ne survienne.

Et comme il me restait encore vingt minutes et qu’aucun de ces événements n’en chevauchait un autre, j’ai finalement ajouté ce rendez-vous d’investisseurs, Tahira Rehmatullah, de T3 Ventures, et d’Emilie Paxhia, de Poseidon, sur les aventures financières dans le cannabis, un thème marquant de luxembourgeois, au même titre que les .

Et là, je suis «fully booked». Je n’aurai pas le temps de vous en parler. Pas aujourd’hui en tout cas. Ni même de tous ces rendez-vous que j’ai séchés. Mais promis, l’an prochain, je vous ferai une rubrique sur les immanquables. Ou bien je vous renverrai vers l’application.

Le Web Summit, un enfer pour ceux qui aiment trop d’aspects de la technologie.