La vaccination n’est pas obligatoire pour participer aux Jeux de Tokyo, mais le Comité international olympique (CIO) la recommande depuis des mois… (Photo: Shutterstock)

La vaccination n’est pas obligatoire pour participer aux Jeux de Tokyo, mais le Comité international olympique (CIO) la recommande depuis des mois… (Photo: Shutterstock)

Officiellement, aucune décision n’est prise concernant la vaccination contre le Covid des athlètes qui représenteront le Luxembourg à Tokyo. Mais en lisant entre les lignes, on comprend que celle-ci aura bien lieu, et qu’elle devrait intervenir en mai.

C’est un sujet qui agite pas mal de pays actuellement. À 85 jours du début théorique des Jeux olympiques de Tokyo, les athlètes seront-ils vaccinés au moment de décoller pour le Japon? Nos pays voisins – Allemagne, Belgique et France – ont d’ores et déjà tous répondu oui. Dans l’Hexagone, on a ainsi débuté lundi à vacciner l’Équipe de France olympique et paralympique. En Belgique, cette même vaccination débute ce mercredi.

La recommandation du Comité olympique

Au Luxembourg, la situation reste un peu plus floue. «Actuellement, il n’y a pas de décision prise», expliquait Heinz Thews, directeur technique du Comité olympique et sportif luxembourgeois (COSL) et futur chef de mission luxembourgeois à Tokyo. «Mais nous sommes en contact étroit avec le ministère des Sports, avec qui nous avons encore eu une réunion ce mardi. Et nous lui avons fait part de notre souhait de voir nos athlètes vaccinés avant les JO, comme l’a recommandé le Comité international olympique.»

En effet, si le CIO n’en fait pas, à l’heure actuelle, un préalable à la participation aux Jeux, son président, Thomas Bach, recommande déjà depuis plusieurs mois aux différents comités olympiques nationaux de vacciner leurs athlètes avant le début de ces JO.

Éthique, susceptibilité et priorité

Une problématique dont toutes les parties ont, semble-t-il, bien conscience au Luxembourg. Mais en ces temps de Covid et de confinement, il semble surtout important de mettre l’éthique au-dessus de tout et, par la même occasion, de ménager un peu les susceptibilités. À commencer par celle d’une population qui aurait, pour une bonne partie, du mal à avaler de voir des personnes en bonne santé passer en priorité du fait qu’elles sont des sportifs de haut niveau. Pas question, donc, de vacciner prioritairement les athlètes, contrairement à ce qu’on a pu voir dans d’autres pays (on peut citer l’Inde, la Lituanie, la Hongrie, Israël, le Mexique…). Ce que les athlètes luxembourgeois comprennent apparemment fort bien. «Ils ne veulent pas être vaccinés en priorité par rapport au grand public», confirmait ainsi Heinz Thews, mardi.

Mais le hasard faisant parfois bien les choses, il se trouve que la phase 5 – celle concernant les personnes âgées de 55 à 64 ans ou celles présentant un état de santé les exposant à un risque – est sur le point de se terminer. Et la phase 6, qui concernera les personnes de 16 à 54 ans, est, elle, . Or, c’est la phase qui inclut les athlètes olympiques. De quoi faire disparaître bien des soucis moraux liés à leur vaccination.

Une dizaine d’athlètes?

Qui plus est, la délégation luxembourgeoise concernée par ces JO ne sera pas des plus conséquentes. À l’heure actuelle, ils sont sept à avoir rempli les critères – la pongiste Ni Xia Lian, la cycliste Christine Majerus, le lanceur de poids Bob Bertemes, le nageur Raphaël Stacchiotti, le cavalier Nicolas Wagner, ainsi que deux cyclistes masculins à sélectionner parmi nos professionnels. Un contingent auquel on devrait pouvoir ajouter la nageuse Julie Meynen, «mais sans doute aussi trois ou quatre autres athlètes qui devraient être en mesure de se qualifier dans les prochaines semaines», dixit Heinz Thews. De quoi porter le total à 10-12 représentants, pour une délégation sans doute composée d’une trentaine de personnes.

«C’est le gouvernement qui gère cette campagne de vaccination. Nous attendons donc ses recommandations concernant cette phase 6. Tout en nous montrant confiants», expliquait encore, très diplomatiquement, Heinz Thews.

Mais si on lit un peu entre les lignes, on comprend que, pour les athlètes luxembourgeois qui s’envoleront pour le Japon à la mi-juillet, la question n’est plus de savoir s’ils seront vaccinés, mais plutôt quand ils le seront.

Et pour la majorité d’entre eux, la réponse sera: dans le courant du mois de mai, début juin étant une sorte de deadline. Puisque, selon ce qu’explique le département médical du COSL, les athlètes qui recevront un vaccin à deux doses (Pfizer-BioNTech ou Moderna) auront besoin de six semaines après la première injection pour être pleinement protégés et ne plus ressentir de contre-coup.