Jean-Claude Schmit estime que le début de la campagne de vaccination respecte parfaitement le planning qui avait été établi. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Jean-Claude Schmit estime que le début de la campagne de vaccination respecte parfaitement le planning qui avait été établi. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Selon Jean-Claude Schmit, directeur de la Santé, la campagne de vaccination au Luxembourg se déroule très bien. Mais il répète aussi que la patience sera de mise au cours des mois à venir.

On peut lire et on entend beaucoup de choses très différentes quant au nombre de vaccinations possibles au cours des prochaines semaines, de doses disponibles… Qu’en est-il officiellement?

– «Nous avons reçu ou recevrons au Luxembourg assez de doses pour vacciner 36.000 personnes d’ici la fin du mois de mars. C’est une chose acquise, et Pfizer-BioNTech, sauf imprévu, effectuera bien ces livraisons. 

Mais d’autres firmes pourraient aussi fournir des vaccins?

«Oui, mais je m’en tiens à ce qui est acquis. Pour le moment, seul le vaccin Pfizer-BioNTech peut être délivré en Europe. Mais on sait que d’autres firmes pourront le faire prochainement.

On évoque 200.000 doses d’AstraZeneca, 100.000 de Moderna…

«Je ne sais pas. Pour le moment, ces firmes ne peuvent en tout cas rien délivrer, c’est un constat. Il faut donc faire preuve de patience.

Le Luxembourg a signalé à différentes firmes un intérêt pour éventuellement négocier un achat de doses supplémentaires de vaccin. Mais rien n’a été discuté ou signé.
Jean-Claude Schmit

Jean-Claude Schmitdirecteur de la Santé

Quand vous évoquez 36.000 vaccinés, cela inclut aussi les frontaliers, qui n’apparaissent plus depuis un certain temps dans les statistiques de dépistage?

«Cela inclut les frontaliers. C’est inévitable: parmi le personnel de santé, prioritaire à la vaccination, le nombre de frontaliers est très important. On ne peut pas ne pas en tenir compte.

Le Luxembourg, comme d’autres pays, a-t-il passé des précommandes en plus de l’achat groupé européen?

«Quand nous donnons des chiffres, c’est toujours en rapport avec la procédure européenne. Mais le Luxembourg a signalé à différentes firmes un intérêt pour éventuellement négocier un achat de doses supplémentaires. Mais rien n’a été discuté ou signé. Ce n’est donc qu’une marque d’intérêt… De plus, nous ne sommes pas les seuls à vouloir le faire et il faut que les firmes puissent fournir les vaccins, or elles produisent à flux tendu.

Actuellement, rien ne justifie donc d’ouvrir d’autres centres de vaccination?

«Non, en effet. Les premières vaccinations ont eu lieu à Luxembourg comme prévu, et ce lundi, les quatre hôpitaux aigus du pays ont été livrés pour poursuivre la vaccination. Ensuite, des équipes mobiles iront dans les maisons de soins, où il y a une population à risque et un personnel très exposé.

Quelle sera la suite de la stratégie?

«Il s’agit ici de la première phase et la suite doit encore être définie, comme cela avait été annoncé.

Quel est l’indicateur qui vous renseigne sur le fait que la campagne se déroule bien ou pas?

«C’est un constat général. Pour le moment, tout se déroule au rythme qui avait été prévu, dans les délais prévus. Les trois jours de vaccination ont eu lieu à Luxembourg, les hôpitaux sont livrés… Globalement, tout se passe très bien, sans incident, sans effets secondaires.

Dans certains pays, on connaît des polémiques autour de procédures trop lentes, de campagnes qui tardent à démarrer…

«Donner un chiffre de vaccinés sans le comparer à une population ou un segment de population n’a pas de sens. Je ne sais pas comment les choses se passent ailleurs. En tout cas, les vaccins sont livrés. Maintenant, peut-être que certains pays n’ont pas la même qualité de logistique ou d’organisation que d’autres.

La situation actuelle est très difficile à interpréter.
Jean-Claude Schmit

Jean-Claude Schmitdirecteur de la Santé

Plus que jamais, vous êtes en faveur de la vaccination?

«C’est très clair: oui, et notamment pour les personnes âgées et le personnel de santé. Nous sommes tous en faveur d’un vaccin. C’est la seule porte de sortie de crise.

Un de vos collègues a plaidé pour que les hôpitaux passent de la phase 4 (augmentation des lits Covid) à la phase 3 (déprogrammation des interventions non urgentes), puisque les chiffres des infections sont un peu meilleurs. Quelle est votre position?

«Phase 4, phase 3… c’est une classification qui a été mise en place. Ce qui compte, c’est le taux d’occupation des lits. Je pense qu’on finira par revenir à la phase 3, en effet. Mais ce n’est pas un but en soi. L’objectif, c’est la phase 2, puis la phase 1 avec le moins d’impact possible de la crise sanitaire sur nos services de santé.

Comment jugez-vous la situation actuelle, alors que les congés de Noël viennent de se terminer?

«La situation actuelle est très difficile à interpréter. D’une part, on a des chiffres en baisse, mais en lien avec beaucoup moins d’activité dans les centres de dépistage. D’autre part, il y a eu des réunions de famille, beaucoup de résidents qui sont partis à l’étranger… Quel sera l’impact de tout cela? Il faudra encore quelques jours pour le savoir.»