La Commission européenne travaille depuis 2015 à la création de l’union des marchés de capitaux.  (Photo: Shutterstock)

La Commission européenne travaille depuis 2015 à la création de l’union des marchés de capitaux.  (Photo: Shutterstock)

La Commission européenne planche depuis cinq ans sur la création d’une union des marchés de capitaux. Sans grand succès, d’après la Cour des comptes européenne, pour qui les résultats se font toujours attendre.

La Commission européenne n’y arrive pas. C’est du moins ce qu’estime la Cour des comptes européenne, qui a publié, mercredi, sous forme de rapport, son état des lieux quant à l’avancée du projet d’union des marchés de capitaux (UMC).

«Les mesures prises par la Commission pour diversifier les possibilités de financement des PME et ses efforts pour développer les marchés locaux de capitaux au sein de l’UMC n’ont eu aucun effet catalyseur à ce jour. De notre point de vue, augmenter le partage des risques par le secteur privé sur les marchés des capitaux reste une priorité ambitieuse et urgente», explique Rimantas Šadžius, membre de la Cour des comptes européenne et responsable du rapport.

Initialement lancée en 2015 par l’UE pour permettre aux petites et moyennes entreprises d’éviter le recours systématique aux banques pour se financer, l’UE souhaitait également en profiter, au passage, pour rendre le Vieux Continent attrayant aux yeux des investisseurs.

Mesures trop étroites

Jugées «trop étroites» par la juridiction financière, les mesures visant à diversifier les sources de financement des entreprises n’ont pas permis d’avancées majeures sur les points chauds du dossier, tels que le partage des risques privés, la stimulation de la croissance et la création d’emplois.

Néanmoins, le rapport concède que la Commission n’est pas la seule responsable. «Ces obstacles proviennent souvent des lois nationales, comme celles relatives au droit de l’insolvabilité et à la retenue à la source, ou d’un manque d’éducation financière. Les progrès réalisés dans la lutte contre ces obstacles ont été limités, en partie en raison du manque de soutien des États membres», avancent les auteurs du document, qui rappellent également que la majorité des investisseurs ont tendance à naturellement orienter leurs portefeuilles «vers des actifs nationaux».

Brexit et Covid-19

Si les résultats du projet d’union des marchés de capitaux se font attendre, la Commission devra bientôt, en sus, jongler avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, alors que Londres en était son principal centre financier. «Le Brexit a accentué la nécessité politique de construire des marchés de capitaux plus profonds et plus intégrés dans l’UE», commentent les auteurs du rapport.

Outre le divorce entre la capitale britannique et Bruxelles, la pandémie de Covid-19 fait également partie des inquiétudes de la Commission. Préférant, sur ce sujet, voir le verre à moitié plein, l’institution européenne a décidé d’inclure la pandémie mondiale à la liste des potentiels leviers capables d’accélérer la reprise économique via la mobilisation de fonds privés.