Les eurodéputés ont obtenu une enveloppe supplémentaire de 16 milliards d’euros à dégager grâce à de nouvelles sources de revenus pour l’UE. (Photo : Shutterstock)

Les eurodéputés ont obtenu une enveloppe supplémentaire de 16 milliards d’euros à dégager grâce à de nouvelles sources de revenus pour l’UE. (Photo : Shutterstock)

Le Conseil et le Parlement européen ont trouvé un accord sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027, avec une rallonge à la clé. Mais le feuilleton n’est pas terminé.

Les eurodéputés et la présidence allemande de l’UE ont enfin trouvé un terrain d’entente après deux mois de négociations ardues sur le budget de l’UE pour la période 2021-2027. Le Parlement de Strasbourg réclamait en effet un renforcement de plusieurs programmes jugés cruciaux impliquant 39 milliards d’euros supplémentaires, alors que le budget négocié atteint 1,074 milliard d’euros auxquels s’ajoutent 750 milliards d’euros pour le plan de relance (Next Generation EU).

«Le Parlement européen a obtenu 16 milliards d’euros en plus du paquet (financier) conclu en juillet», a annoncé l’institution de Strasbourg. Avec notamment 2,2 milliards de plus pour le programme Erasmus (mobilité des étudiants), 3,4 milliards pour la santé, 1,5 milliard pour la sécurité aux frontières ou encore 1 milliard pour l’aide humanitaire, selon une liste publiée par l’eurodéputé José Manuel Fernandes (PPE).

Les eurodéputés ont surtout obtenu que ces fonds supplémentaires proviennent de nouvelles sources de revenus pour l’UE: taxe plastique dès l’an prochain, puis réforme du marché du carbone, taxe sur le numérique, et même taxe sur les transactions financières (TTF). Autant de pistes qui semblaient reportées aux calendes grecques à l’issue des tractations entre États membres.

Budapest menace de son veto

Concernant la taxe sur les transactions financières, «la Commission fera une proposition en 2024, et les États devront délibérer en 2025, en vue d’une introduction en 2026», explique l’eurodéputée et négociatrice Valérie Hayer (Renew) citée par La Libre Belgique.

Cet accord historique et «équilibré», selon la présidence allemande, doit être approuvé à l’unanimité par les 27 États membres. Sachant que la Hongrie menace d’y opposer son veto, rejetant le mécanisme conditionnant le versement des fonds européens au respect des principes de l’état de droit. Un mécanisme qui fonctionnerait à la majorité qualifiée et permettrait donc au Conseil de sanctionner Budapest et Varsovie qui multiplient les réformes accusées de porter atteinte à l’indépendance de la justice.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a déjà envoyé à plusieurs dirigeants européens un courrier où il menace de veto l’ensemble du budget, selon une source européenne.